Bibo Brugse Zot
Je bois, tu bois, nous buvons ! Alors, soyons fous, biglons sur cette Brugse zot !
Cette bière folle attire l’œil par son étiquette rutilante, toute dorée. Un ovale liseré de blanc, rouge et vert encadre une zone d’un jaune moins éblouissant, sur laquelle se dandine un fou du roi, bigarré.
Le nom de la bière Brugse Zot y est également très coloré, Brugse en rouge et Zot en vert, le tout dans une typographie vive et tortillarde.
Derrière le pantin désarticulé, s’esquissent les contours de maisons, une ville, probablement Bruges. Car, oui, cette bière vient de Bruges, comme le proclame l’indication « Brouwerij De Halve Maan, Brugge » qui se place en bas de l’étiquette.
Et si l’on en doutait encore, vers le haut à gauche est indiqué « Bière belge » en flamand, français et anglais. Vers le haut à droite est indiqué son titrage, 6%, et pour cette bouteille ses 33 cl.
De part et d’autre de l’ovale, se trouve du texte. Sur la droite apparaissent des informations réglementaires de composition et de date limite.
Sur la gauche, un encart décrit brièvement cette bière naturelle artisanale de haute fermentation et précise son origine, la brasserie De Halve Maan, installée depuis 1856 à Bruges. Ce texte est inscrit là aussi en flamand, français et anglais. Les espagnols ont juste le droit de savoir que c’est une bière belge, tout en bas.
Mais le plus important dans ces informations, est l’explication de l’origine du nom de la bière. Les habitant de Bruges (Brugge en flamand) sont surnommés les fous de Bruges ce qui se dit « Brugse Zotten ».
Cela explique également le dessin d’un fou, avec son chapeau à grelots sur l’étiquette. Zut, ce n’était donc pas un hasard de voir ce zot !
Son costume reprend les trois couleurs qui dominent sur le reste de l’étiquette, le vert, le jaune-or et le rouge… et en blanc qui ressort bien un sourire sournois. Il a l’air d’être en train de s’échapper subrepticement, sur la pointe des pieds juste après avoir commis un malhonnête forfait. Il me semble entendre son rire, nasal, hin-hin-hin.
D’ailleurs, c’est assez paradoxal, avec autant de grelots qui carillonnent autour de sa tête, de sa taille et à ses pieds, de réussir à l’imaginer s’enfuir discrètement d’un endroit.
Son visage narquois se retrouve aussi sur le col de la bouteille et sur la capsule. C’est le même dessin sur les deux. Son regard en biais renforce ce drôle de sentiment que l’on a quand on le regarde. Il n’est pas clair ce gars là !
La capsule n’a pas d’autre signe cabalistique bizarre. Par contre, le verre de la bouteille comporte deux petits ronds, placés légèrement sous le bandeau de la collerette.
Et son goût, pour une fois, je peux en parler, sa dégustation est récente.
C’est la blonde que j’avais. Première gorgée trop froide, j’ai attendu un peu. Par la suite, j’ai pu découvrir qu’elle n’était pas comme d’autres blondes que j’avais pu boire avant qui avaient juste un gout « de bière », c’est à dire une amertume et pas grand chose de plus qui reste une fois passée sur la langue. Je l’ai trouvée très parfumée.
Lors d’une dégustation, j’ai pu croquer dans du malt blond et torréfié. Je sais maintenant mieux discerner ces arômes et pour une fois, je tente de trouver ce qu’il y a en plus. Comme je l’ai déjà dit, je ne suis pas très douée pour tout ça.
Ca m’a fait penser au miel en fin de bouche, mais en conservant le gout de bière. Ce n’est pas sur-sucré comme certaines bières aromatisées au fruit. Elle est agréable à boire.