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InTheBlob

ce truc est mon blog.. qui l'eut cru!
il contient :
- des trucs et des n'importe-quoi dans la catégorie En Folie,
- des photos et des dessins dans In Plano
- des articles de lecture dans les différents In Folio
- des amusements littéraires dans In Quarto
- des articles sur la musique dans In Octavo
- des recettes de cuisine dans In Douze (parce que midi, c'est l'heure !)
- des articles de cinéma dans In Seize (Neuvième)
- des articles de science et de fiction dans In Dix-Huit (parce que c'est le format suivant)

Voilà, vous êtes prévenus.

Inthepast

8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 07:36
(réalisé pour les fanes de carottes)

Robots

 

II - Robots et autonomie :


Quand les robots deviennent capables d’agir ensemble

II.4 : collaboration


Une fois qu’ils ont été pourvus d’une certaine autonomie grâce à des capteurs et des programmes pour réagir, pour peu qu’ils soient en nombre, les robots peuvent poursuivre leur progression et leur apprentissage en s’entraidant.

C’est sur le travail collaboratif s’est penché un groupe de l’Institut de Recherches Interdisciplinaires et de Développement en Intelligence Artificielle de l’Université Libre de Bruxelles dans le cadre du projet européen « swarmbot » [1]. Ils ont développé des robots qui collaborent pour réaliser une tâche. Ce projet se poursuit avec les « swarmanoïd » [2], cette fois en développant trois types de robots spécialisés amenés à s’entraider. Les « eye-bots » seront les yeux du groupe, au sol ou en vol, ils superviseront le mouvement des autres robots. Les « foot-bots » pourront se déplacer sur des terrains irréguliers et transporter des objets ou les autres robots. Les « hand-bots » pourront manipuler des choses et se déplacer sur des surfaces verticales avec leurs « mains ».

Les droïdes de combats de « Star Wars » vont encore plus loin. Bien que chaque élément soit indépendant et capable de prise de décision, l’ensemble de l’armée possède un centre d’énergie et de contrôle commun ainsi qu’une structure avec un chef et des exécutants.

 

Des robots de dimensions moindres et développés dans le cadre d’un autre projet européen, symbrion [3], s’approchent encore plus de la capacité d’évoluer grâce au travail en équipe. Ces robots sont tous identiques, mais capables de collaborer, se regrouper et s’assembler pour effectuer leur tâche. Comme l’explique un article de actu.net [4], là où les swarmanoïds fonctionnent comme un essaim, ou une colonie de fourmis, chacun ayant sa tâche, les robots de symbrion sont des éléments qui peuvent former un tout et créer une entité évolutive en fonction de la tâche à accomplir. Ceux-ci pourraient être rapprochés des « Transformers » et autres entités capables de changer de forme selon la situation.

 

On retrouve les deux concepts d’évolution et de collaboration entremêlés dans les travaux menés pour développer la programmation dite « génétique » [5] qui s’inspire de l'étude du vivant et de l'évolution darwinienne Cette technique consiste à gérer un ensemble de programmes, légèrement différents les uns des autres. Un algorithme évolutionniste est alors employé pour optimiser peu à peu cette population de programmes dans le but d’augmenter leur degré de compatibilité avec le but à atteindre. Pour les robots, cela consiste à disposer d'une population de robots possédant chacun une « chaîne chromosomique » différente de l’autre dans laquelle est codé son comportement et à faire interagir les robots pour améliorer leurs performances.

Ainsi, dans « Hypérion » (1989), Dan Simmons décrit, en revenant à la définition basique de la sélection naturelle, deux types de robots évolutifs « à la Darwin » : les « unités » et les « prédateurs ». Initialement, ces deux modèles sont assez basiques, les prédateurs étant programmés pour avoir faim et se nourrir des unités. Comme dans le règne animal, c’est la loi du plus fort qui s’applique : seules les unités les plus aptes survivent face aux prédateurs. Or certaines unités ont des bugs qui les rendent différentes et les prédateurs ne peuvent plus les dévorer. Puis les prédateurs subissent à leur tour la sélection « naturelle », car seuls ceux qui ont muté peuvent manger le nouveau cheptel etc... Suite à cette complexification des deux types de robots, il finit par émerger des intelligences artificielles.

En robotique, cette technique est employée par exemple au LIRMM (Laboratoire d'Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier) [6]. Les robots sont des petits modules mobiles équipés de manière identique d’émetteurs et de récepteurs infrarouges et de capacités de calcul. Ils ont pour objectif d’explorer un espace parsemé d’obstacle afin de pouvoir s’y déplacer en évitant ces obstacles. Chaque rencontre d’un robot avec un obstacle accroit son savoir, et dans l’algorithme génétique génère une « mutation » de sa chaine chromosomique. L’estimation de la performance est effectuée en calculant la distance parcourue depuis le dernier croisement avec un autre robot ou la dernière rencontre d’un obstacle. Des règles régissent l’autorisation de mutation en fonction de la performance du robot. La collaboration a lieu lorsque deux robots se rencontrent. Ils se communiquent alors leur code génétique et leur indice de performance. Celui dont la performance est la plus élevée a probablement les données et les stratégies les meilleures. Il a donc moins de probabilité de muter, tandis qu’il fera muter le code génétique de l’autre robot si celui-ci a une performance faible. La tendance va donc vers l’amélioration et une solution performante.

 

Cependant, à force de tendre vers l’autonomie, et la collaboration des robots, doit-on craindre qu’à terme, ils réagissent contre les hommes ? La Science-Fiction nous fournit en effet deux modèles. Une coexistence pacifiste, parfois menée à l’extrême comme dans le cycle « Culture » composé de nouvelles et de romans d’Iain Banks. Les humains y sont oisifs et ne se préoccupent que de loisirs, tandis que les machines et des supercalculateurs produisent et gèrent les richesses. C’est donc la collaboration des intelligences artificielles qui permet la survie de l'humanité. Mais à l’opposé, des combats entre les robots et les hommes sont mis en scène dans de nombreux romans. C’est le cas dans les préquelles de « Dune » écrites par Brian Herbert (le fils de Frank Herbert) et Kevin J. Anderson. Ils décrivent le Jihad Butlérien, la rébellion des hommes, qui avaient été réduits à l’état d’esclaves des Machines. Par suite, les Machines et les hommes s’affrontent durant des années. Il existe une collaboration intellectuelle entre les Omnius de chaque planète (IA suprême qui supervise la guerre) et les robots. Cette guerre a abouti à l’interdiction pure et simple des ordinateurs et leur remplacement par des humains : les mentats. La nouvelle civilisation humaine a alors pour mot d’ordre « Tu ne feras point de machine à l’esprit de l’Homme semblable ». Au vu de ces exemples, il faut peut-être ajouter, « et qui sont capable de coopérer ». Ne dit on pas que l’union fait la force ?

 

(réalisé pour les fanes de carottes et rédigé en collaboration avec llo)

 

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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 07:28
InDixHuit (réalisé pour les fanes de carottes)

Robots

 

II - Robots et autonomie :


Quand les robots deviennent capables d’apprendre

II.3 : apprentissage


La capacité d’apprendre et de s’améliorer par l’expérience est également une caractéristique du vivant que les roboticiens veulent faire acquérir aux machines.

Il y a quelques années, se sont vendus de nombreux gadgets comme les tamagoshi. Ces petites entités virtuelles étaient programmées pour réclamer à manger, tomber malade et dépérir si l’on ne s’occupait pas d’elles. Elles pouvaient passer pour des programmes intelligents et évolutifs. De même les « créatures » norns [1] d’un jeu vidéo passaient d’un stade enfantin à un stade adulte durant lequel on les voyait grandir, se nourrir, apprendre de leurs erreurs s’ils se blessaient, s’éveiller à la parole et à la musique… pour peu que l’humain les stimule, leur montre des choses, les gronde et les récompense. Ce sont là des êtres virtuels mais à qui un programme donne des comportements de vivants. La nouvelle génération de jouets du type Tamagoshi a désormais quitté l’écran à cristaux liquides pour se trouver sous la forme d’un petit dinosaure, pléo [2], dont il faut également s’occuper.

 

En robotique, l'apprentissage correspond à l'acquisition de nouvelles informations qui permettent au robot d'améliorer ses performances futures : efficacité, nouvelles fonctionnalités. Il en existe deux formes principales: 1/ apprentissage supervisé qui fait intervenir un humain pour donner un poids plus ou moins important aux données que le robot capte et en lui indiquant ainsi quelles sont les bonnes informations à exploiter pour s’améliorer. ; 2/ apprentissage non supervisé qui laisse le robot gérer seul les données reçues par ses capteurs à l’aide de procédures qui lui ont été initialement fournies et qui lui permettent de structurer ces données, les généraliser et définir à partir de là comment se comporter.

On distingue également une troisième forme, l’apprentissage par renforcement qui est une forme d'apprentissage non supervisé mais avec en plus un critère de performance. L'action de l'algorithme, et donc du robot sur l'environnement, produit une valeur de retour de ce critère. Ce critère permet au robot de juger la qualité de l’action qu’il a entreprise et il est programmé pour adapter son comportement pour optimiser ce critère. Ceci est expliqué concrètement dans cet exemple de Q-Learning [3] mettant en œuvre un robot qui se guide en se référant à des signaux lumineux. « Chaque fois que le robot reçoit plus de lumière au total qu'au temps précédent, il reçoit une récompense. Cette récompense est augmentée si le mouvement choisi est en ligne droite (marche avant ou marche arrière, mais pas tourner). Le programme mémorise et estime la récompense qu'il recevra selon son choix de mouvement. Il choisit (souvent) l'action qui maximise cette espérance de gain. »

Cette forme d’apprentissage ayant pour but de développer ce qui s’appelle des « systèmes experts » et à terme une intelligence artificielle, se retrouve dans la nature. Elle est mise en place chez les robots en s’inspirant de la manière dont un animal peut apprendre par essais-erreurs à s'adapter à son environnement.

 

Cette idée de faire évoluer les robots est fréquente dans les romans de Science-Fiction. « L’Homme Bicentenaire » d’Asimov (1976) met en scène le robot domestique NDR-114 appelé Andrew qui acquiert par accident un esprit d'analyse modifié et se donne des buts, des objectifs à atteindre… et une part d’humanité.

Les robots du film « Screamers » (Machines Hurlantes) de Christian Duguay (1995 - adapté d’une nouvelle de P. K. Dick « Second Variety ») sont des machines évolutives programmées pour tuer toutes les formes de vie ennemies des hommes. Mais elles se perfectionnent d’elles-mêmes au fil des générations hors du contrôle des hommes. Cette évolution aboutit à une forme humanoïde similaire à l’homme, et qui s’est fixé pour but de détruire toute forme de vie, y compris les humains. On retrouve la même idée dans la série TV « Battlestar Galactica » avec les cylons, des machines initialement créés par les hommes qui se mettent à évoluer et se retournent contre eux.

Lorsque l’on observe la vie et les exemples donnés par la Science-Fiction, étrangement, il semblerait que cette évolution soit favorisée dans un cadre sociétal, c’est à dire en groupe.

 

(réalisé pour les fanes de carottes et rédigé en collaboration avec llo)

 

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11 avril 2009 6 11 /04 /avril /2009 07:04
(réalisé pour les fanes de carottes)

Robots

 

II - Robots et autonomie :


Quand les robots deviennent réactifs

II.2 : réaction à l'environnement


En route vers l'acquisition de l'autonomie, les robots sont dotés d'outils qui leur permettent d'observer et de manipuler ce qui les entoure.

En effet, si un robot peut tout à fait se fier uniquement à sa mémoire pour accomplir une tâche répétitive, dans certaines circonstances il devra aussi pouvoir réagir correctement si son environnement change. Les robots réactifs sont donc capables de réagir à des stimuli et de prendre des décisions en conséquence.

 

Pour en revenir à nos mangeurs de moutons… Les robots aspirateurs peuvent donc réagir grâce à leur programme à la présence des murs, ou d'autres obstacles sans s'obstiner à buter dessus ou ne franchissent pas les portes si un faisceau lumineux qu'ils sont capables de détecter est placé en travers… Ce temps de réaction doit également être optimisé, comme c'est le cas pour ce match de football [1] mettant en scène des robots-chiens de Sony, les Aïbo. Les plus perfectionnés ont même la capacité de prendre la décision de se ranger et se recharger de manière autonome…

On observe également cette distinction chez le robot d'accueil d'Hitashi, EMIEW2 [2] , qui se déplace certes dans un environnement dont il a mémorisé une cartographie mais qui sait aussi réagir face à de nouveaux obstacles.

Les travaux du projet EDEN [3] (Expérimentation de Déplacement en Environnement Naturel) ont pour but depuis 1994 d'améliorer la navigation autonome de robots sur différents terrains selon deux méthodes : le mode réactif lui permet de faire des prises de vue de son environnement et de distinguer sur un terrain plat des obstacles à éviter et les contourner pour se rendre jusqu'à son objectif. Le mode planifié consiste à définir une trajectoire sur une carte qui est générée grâce aux capteurs stéréoscopiques situés sur le robot, à l'avant. La carte sur laquelle est définie la trajectoire est remise à jour régulièrement. Le robot LAMA développé par ce projet peut donc réagir grâce aux programmes qu'il a en mémoire, face à une situation donnée.

Ainsi, en général une programmation de bonne qualité et/ou une mécanique suffisamment modulaire permettent d'obtenir de bons résultats dans le domaine de la réactivité et de l’autonomie. Ainsi le robot ne pourra pas acquérir une grande autonomie dans ses décisions s'il se contente d'un simple circuit imprimé. Une petite puce électronique ou un microprocesseur voire même tout un ordinateur embarqué lui offrent des capacités de calcul et de mémoire bien plus intéressantes. IBM est par ailleurs financé par le DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency – Agence des projets de recherches avancées dans le domaine de la défense) pour développer un ordinateur [4] ayant une rapidité et des capacités de calcul très puissantes dans un volume restreint dans le but de reproduire un cerveau humain.

 

La recherche est même parvenue à remplacer un cerveau artificiel par des neurones de rat [5]: C'est ainsi que le robot Gordon a été créé à l'Université de Reading en Angleterre. Les neurones prélevés sur un fœtus de rat ont été déposés sur des électrodes, et ont créé des connections avec ces électrodes, permettant ainsi à ces neurones de recevoir les informations des capteurs connectés à ces électrodes. Si ce type de robots actionnés par des neurones vivants se développe, notre vision des robots pourrait alors radicalement changer. Ceux-ci seront alors des robots vivants, capables de prendre des décisions non pas programmées par un algorithme, mais bel et bien grâce à leur libre arbitre comme n'importe quel être vivant. Dans la fiction, « Ghost in the Shell » traite également de cet aspect là. Le ghost de ces êtres est le seul élément vivant qu'ils possèdent et il leur permet d'accéder à des réactions qui dépassent de loin celles des robots traditionnels. Tout le reste de leur corps appartient au gouvernement.

 

Sans cette aide neuronale d'origine vivante, l'autonomie des robots développés actuellement est donc essentiellement délimitée par ces deux domaines : la perception que la machine peut avoir de son environnement, et les capacités de réactivité et de prise de décision qui lui sont données par sa structure et par la capacité de son programme à s'étendre, se modifier, devenir plus modulaire. Ce domaine est amené à devenir de plus en plus optimal.

 

(réalisé pour les fanes de carottes et rédigé en collaboration avec llo)


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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 07:48
(réalisé pour les fanes de carottes)

Robots

 

II - Robots et autonomie :

 

Quand les robots captent leur environnement

II.1 : perception de l'environnement


Parmi les éléments caractérisant le vivant, l'autonomie fait partie de ceux que les chercheurs veulent faire acquérir aux robots. La Science-Fiction est riche de robots qui agissent de manière indépendante, tels les droïdes R2D2 et C3PO du film « Star Wars » de George Lucas, autonomes et capables de prendre des décisions. Cette autonomie nécessite, entre autres, la perception de l'environnement interne et externe du robot qui doit donc être muni de capteurs sensoriels (vue, toucher, ouïe, odorat…).

 

Ainsi, les robots-aspirateurs qui se déplacent dans une pièce ont besoin de reconnaître les limites de la zone dans laquelle ils doivent fonctionner. Pour se repérer dans l'espace, ces aspirateurs fonctionnent soit par odométrie qui sert à estimer la position du robot dans l'espace en fonction du nombre de tours et du mouvement des roues ; soit par télémétrie qui calcule ou mesure la distance d'un objet lointain ; ou soit par des systèmes tactiles qui leur permettent de reconnaître le fait qu'ils ont cogné dans un obstacle.

La capacité de cartographier leur espace peut être employée de manière plus aisée, pour des robots évoluant toujours dans un même environnement bien défini. C'est ainsi que fonctionne le robot d'accueil proposé en 2007 par Hitashi, EMIEW2 [1], qui se déplace dans un bâtiment pour y guider des gens grâce à une cartographie qu'il peut établir lui même. Il possède également un radar pour contourner les obstacles nouveaux.

La perception dans le but de permettre l'adaptation au terrain et à l'environnement est l'un des problèmes récurrents pour tous les robots amenés à se déplacer. Pour ce qui concerne le sens de la vue, comme on vient de le constater nombre de robots sont déjà équipés de caméras ou de radars, certains même sont capables de se reconnaître dans un miroir. C'est ce que sait faire le robot COG [2] du MIT présenté en 1991. Il est de plus capable d'interagir avec son environnement de manière relativement poussée car il voit, entend, reconnaît des visages, suit des objets en mouvement, réagit au son et à la lumière.

 

Mais le sens tactile est plus complexe à mettre en œuvre car il est composé non pas de un mais de millions de "capteurs". Gérer tout ces capteurs est très complexe d'autant plus que la complexité de l'information qui en provient est dense, entre les nuances de pression faible ou forte et les nuances de sensation de douleur...

C'est la compréhension du sens tactile et son impact dans la perception de son environnement chez l'homme qui étaye les améliorations apportées sur les systèmes et programmes équipant les robots, ce qui explique l'utilité des recherches effectuées dans ce sens dans le programme HuPer (HUman PERception) du CNRS [3].

Ce sens tactile et son usage pour une reconnaissance de terrain est bien décrit dans « La guerre des Mondes » de H. G. Wells (1898), comme dans cet extrait faisant intervenir une « Machine à Mains » :

« J'eus l'espoir que le tentacule ne serait pas assez long pour m'atteindre ; il passa, raclant légèrement la porte de la soute. Ce fut un siècle d'attente presque intolérable, puis j'entendis remuer le loquet. Il avait trouvé la porte ! Le Martien comprenait les serrures !

Il ferrailla un instant et la porte s'ouvrit.

Des ténèbres où j'étais, je pouvais juste apercevoir l'objet, ressemblant à une trompe d'éléphant plus qu'à autre chose, s'agitant de mon côté, touchant et examinant le mur, le charbon, le bois, le plancher. »

Par ailleurs, en 2006, un laboratoire du Nebraska a mis au point un système basé sur l'optique pour simuler le sens tactile [4] [5] : un film fin de matériaux piezoluminescent (qui émet de la lumière quand une pression est exercée sur lui) est couplé à une caméra qui visualise l'émission lumineuse. Plus la pression est forte, plus la lumière émise est intense. Cela permet de reconnaître si un matériau est mou ou dur et ressentir les reliefs qui sont à sa surface et trouve des applications par exemple en médecine pour toucher là où les chirurgiens n'ont pas accès avec leurs propres doigts.

 

Mais la simple perception des choses ne permet pas nécessairement d'être autonome. Il existe bien des petites plantes appelées sensitives (mimosa pudica) dont le magnifique feuillage épanoui se referme si un courant d'air trop fort le frôle ou si on le touche. C'est sur le même phénomène que la grande gueule verte de certaines plantes carnivores se referme. Des cellules situées aux articulations se vident de leur eau par réaction au contact (thigmonastie). Ca n'en reste pas moins des plantes vertes.

 

  (réalisé pour les fanes de carottes et rédigé en collaboration avec llo)

 

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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 08:02
(réalisé pour les fanes de carottes)

Quittons les fonds marins peuplés de calmars géants pour nous tourner, non plus vers des monstres de chairs, mais vers des « monstres » issus de la technologie : les robots.

 

 

Robots


I - Introduction :

 

Quand les robots nous entourent

 

On pourrait penser que les robots sont une invention récente. Or, si le terme « robot » n’a effectivement été inventé qu’en 1920 par l’écrivain d’origine tchécoslovaque Karel Čapek dans sa pièce de théâtre « R. U. R» (Rossum's Universal Robots), le concept de machines au mouvement automatisé est, lui, plus ancien. Héron d’Alexandrie, ingénieur, mécanicien et mathématicien grec du Ier siècle après JC, a ainsi conçu de nombreuses machines hydrauliques. Il a rédigé le « Traité des automates », et est considéré comme l’inventeur des premiers automates.

 

En Science-Fiction, les fameuses « trois lois de la robotique » ont, quant-à elles, été énoncées par Isaac Asimov en 1942 dans sa nouvelle « Runaround ». Elles régissent le comportent des robots dans la société humaine et leurs interactions avec les humains. (1/ Un robot ne doit pas porter atteinte à un être humain ni, en restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. 2/ Un robot doit obéir aux ordres donnés par un être humain sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la Première Loi. 3/ Un robot doit chercher à protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la Première Loi ou la Deuxième Loi). Ces règles ont, par la suite, été reprises et respectées par de nombreux autres auteurs de la Science-Fiction.

 

Les machines automatiques, dans le monde actuel, participent à une part importante de nos activités et interviennent dans deux domaines majeurs : les robots ludiques (jouets et robots de démonstration), et les robots qui travaillent à la place des humains ou les aident.

Sony, au début des années 90, a commencé à développer une gamme de robots ludiques, très évolués. Le premier se présente sous la forme d’une petit chien, Aibo (1) qui est capable d’exprimer des émotions par son attitude, possède des capteurs tactiles pour réagir aux caresses, et peut reconnaître les voix et les visages. Cette production a été interrompue en 2006, et c’est désormais le constructeur coréen Dasatech qui met sur le marché un petit robot canin, Genibo (2), assez similaire à Aibo. Le second robot de sony est un petit personnage humanoïde, Qrio (3). Haut de 58 cm, il a la capacité de reconnaître la voix, d’interagir avec les personnes l’entourant, et de se déplacer de manière bipède. En bien moins ressemblant, il peut nous faire songer au petit garçon-robot, David, adopté par un couple, après que leur enfant ait été cryogénisé, dans le film « A.I. » de Steven Spielberg (2001).

Les roboticiens travaillent également à animer des peluches, comme les WooWee (4) qui bougent les yeux et la gueule. Loin des grands groupes et de la grande série, des projets indépendants et plus poussés existent également tel cet « ours-agile » (5) créé par une électronicienne mécanicienne française, et dont on peut suivre l’évolution de l’avancement du prototype. Cette fois tout le corps sera articulé.

Par ailleurs, une société japonaise se spécialise dans la location de robots et automates, par exemple pour des expositions (6). La course à l’amélioration des robots d’accueil génère aussi des produits de plus en plus perfectionnés, tel cet actroid (7) proposé par cette société de location. Ce personnage féminin peut être utilisé pour tenir des conférences, en plus de pouvoir employer des attitudes et des mimiques très réalistes, du fait de son apparence très humaine.

D’une certaine manière, ces robots d’accueil sont à la fois ludiques et remplacent les humains.

 

Ce ne sont pas les seuls robots qui se substituent à l’homme pour effectuer des tâches relativement répétitives. Ainsi il existe plusieurs modèles qui tondent le gazon ou aspirent les poussières dans un périmètre préprogrammé. Ce concept de robot « à tout faire » est également exploité dans le film « L’Homme Bicentenaire » de Chris Colombus (1999), adapté d’une nouvelle d’Asimov du même nom parue en 1976. Le robot domestique NDR-114 appelé Andrew s’occupe alors de la cuisine, du ménage, du bricolage, et même de la surveillance des enfants. Dans notre réalité, la garde des enfants n’est cependant pas encore confiée aux machines, alors que ce thème se retrouve également dans « Lothar Blues » de Philippe Curval (2008) qui décrit une société en 2020, dans laquelle les parents n’arrivent plus à gérer correctement l’éducation de leurs enfants, et ce sont alors des robots qui servent de nurse : les similis.

Mais d’autres robots remplacent les humains dans des tâches bien plus ardues comme, par exemple, les bras mécanisés employés, entre autres, dans des usines de construction automobile, ou encore pour l’exploration en milieu hostile, extra-terrestre, sous-marin ou nucléaire (télémanipulateur des boites à gants ; intervention sur des sites radioactifs), ou inaccessible comme des décombres sur des lieux d’accident, une zone de séisme, ou un terrain miné (8).

 

Ainsi, dans le monde des sciences, les robots prennent la place des humains en bon nombre d’occasions et deviennent de plus en plus présents dans notre environnement. Cette proximité fait que la frontière entre l’homme et le robot, qui jusqu’ici restait assez immense, semble amenée à devenir de plus en plus ténue : ils sont de plus en plus souvent programmés pour acquérir de l’expérience et de l’autonomie, ils sont construits pour ressembler de plus en plus à l’homme et pour sembler ressentir des émotions. Par opposition, dans l’univers de la fiction la séparation entre l’être de chair et l’être de métal est d’ores et déjà quasi abolie… ce quasi ne tenant qu’à quelques subtiles distinctions.

 

(réalisé pour les fanes de carottes et rédigé en collaboration avec llo)

 

(1) http://support.sony-europe.com/aibo/index.asp?language=fr
(2) http://www.zonerobotique.com/article-111115-genibo-remplace-aibo.html

(4) http://www.esend.com/WowWee/
(5) http://ours-agile.org/
(6) http://www.kokoro-dreams.co.jp/english/robot/event/robot.html
(7) http://www.kokoro-dreams.co.jp/english/robot/act/index.html
(8) http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39366991,00.htm

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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 07:54
(réalisé pour les fanes de carottes)

Quand les monstres marins attaquent

Monstres marins


Wheke est son nom. C’est aussi un monstre marin, un calmar géant. A lire des romans ou à écouter les mythologies, on pourrait avoir tendance à croire que ces animaux relèvent de la cryptozoologie et n’existent pas.

Dans les pays scandinaves, ces monstres sont décrits par les traditions orales. La mythologie marine nordique fait référence à un animal énorme doté de nombreux tentacules et qui pouvait faire couler des bateaux, le kraken. D’ailleurs, en 2003, au cinéma, le kraken intervient à deux reprises dans les films de Gore Verbinsky appartenant à la saga « Pirates des Caraïbes ».

 

Mais ils existent bel et bien. Depuis le 19ème siècle, quittant le domaine mystique ou légendaire, des spécimens ont été "officiellement" observés. Architeuthis ou Mesonychoteuthis, de leur petit nom calmar géant et calmar colossal, sont les petits amis dont il est question ici.

La première description scientifique d’un Architeuthis date de 1857, et fut effectuée par un danois. Cette sympathique bestiole peut mesurer environ 20 m de long.

 

C’est de manière assez effrayante que Jules Verne s’inspire d’ailleurs de ces observations en faisant apparaître de tels monstres marins géants dotés de tentacules dans le roman fantastique « Vingt mille lieues sous les mers » quelques années plus tard, en 1869. Au chapitre 18, partie 2, les hommes d’équipage se racontent des légendes concernant ces monstres marins :
« Non seulement on a prétendu que ces poulpes pouvaient entraîner des navires, mais un certain Olaus Magnus parle d'un céphalopode, long d'un mille, qui ressemblait plutôt à une île qu'à un animal. On raconte aussi que l'évêque de Nidros dressa un jour un autel sur un rocher immense. Sa messe finie, le rocher se mit en marche et retourna à la mer. Le rocher était un poulpe ».

Mais ils citent aussi une observation scientifique :
« En 1861, dans le nord-est de Ténériffe, à peu près par la latitude où nous sommes en ce moment, l'équipage de l'aviso l'Alecton aperçut un monstrueux calmar qui nageait dans ses eaux. Le commandant Bouguer s'approcha de l'animal, et il l'attaqua à coups de harpon et à coups de fusil, sans grand succès, car balles et harpons traversaient ces chairs molles comme une gelée sans consistance. Après plusieurs tentatives infructueuses, l'équipage parvint à passer un nœud coulant autour du corps du mollusque. Ce nœud glissa jusqu'aux nageoires caudales et s'y arrêta. On essaya alors de haler le monstre à bord, mais son poids était si considérable qu'il se sépara de sa queue sous la traction de la corde, et, privé de cet ornement, il disparut sous les eaux. »

Cette conversation se déroule juste avant l’attaque que subit le Nautilus :
« Devant mes yeux s'agitait un monstre horrible, digne de figurer dans les légendes tératologiques. C'était un calmar de dimensions colossales, ayant huit mètres de longueur. Il marchait à reculons avec une extrême vélocité dans la direction du Nautilus. Il regardait de ses énormes yeux fixes à teintes glauques. Ses huit bras, ou plutôt ses huit pieds, implantés sur sa tête, qui ont valu à ces animaux le nom de céphalopodes, avaient un développement double de son corps et se tordaient comme la chevelure des furies ».

 

Depuis d’autres spécimens ont été observés. Mais ce n’est que récemment, en 2005, que pour la première fois un calmar géant vivant de 8 mètres de long a été filmé à 800 mètres de profondeur dans le Pacifique Nord (au large des îles Ogasawara, à une dizaine de kilomètres de l'île de Chichijima), par une équipe de scientifiques japonais conduite par Tsunemi Kubodera, du Museum National des Sciences de Tokyo, et Kyoichi Mori, de l'Association d'Observation des Baleines Ogasawara (1).

Le premier spécimen de calmar colossal a, quant à lui, été capturé en 2007 par des pêcheurs de Nouvelle Zélande en mer de Ross près de l'Antarctique (2). L’animal pesait 450 kg.

D’autres sont observés car ils échouent sur des plages, tel ce spécimen de 7 mètres de long retrouvé sur une plage californienne en juin 2008 (3) .

 

Certains spécimens, issus d’échouage ou attrapés en mer sont conservés dans des musées dans de l’alcool ou du formol. C’est ainsi qu’en mars 2008, un article de science.gouv.fr (4) annonce l’« arrivée de Wheke (prononcez Ouéké) à la Grande Galerie de l’Evolution […] au Muséum National d’Histoire Naturelle, par l’intermédiaire de Steve O’Shea, spécialistes des calmars géants en Nouvelle-Zélande et de Renata Boucher, spécialiste des céphalopodes en France ».

Celui-ci a la particularité de ne pas être présenté dans de l’alcool ou du formol, mais bel et bien à nu, grâce à la technique de plastination mise en œuvre pour la première fois pour ce type d’animal (visible en photo ici).

 

Ces monstres ont, depuis Jules Verne, nourri l’imagination d’autres auteurs ; ainsi JRR Tolkien, en 1954, dans le premier tome de sa trilogie fantasy « Le seigneur des anneaux » fait également intervenir un monstre tentaculaire aux portes de la Moria qui attaque la communauté : « Hors de l’eau avait rampé un long tentacule sinueux ; il était vert pâle, lumineux et humide. L’extrémité munie de doigts avait saisi le pied de Frodon et l’entraînait dans l’eau. ». Les tentacules participent alors nettement à inspirer la peur et l’horreur comme ici avec Tolkien : « Vingt autres bras sortirent, onduleux. L’eau noire bouillonna, et une horrible puanteur s’éleva. » ; ou encore dans « La Guerre des Mondes » de H.G. Wells (1898) où un tentacule métallique investigateur de la Machine à Main terrorise le héros : « […] un long tentacule métallique qui serpenta par le trou en tâtant lentement les objets […] se tortillant et se tournant dans tous les sens, avec des mouvements étranges et brusques ».

 

Exploitant de manière plus approfondie le thème du monstre marin, en 1926, Howard Phillips Lovecraft rédige « L’appel de Cthulhu ». Le mythe de Cthulhu développé par la suite autour de cette nouvelle et des prises de notes laissées par Lovecraft fait ainsi référence à une créature verte monstrueuse et tentaculaire, Cthulhu. C’est un Dieu ancien, et selon le mythe, il aurait été banni d’un système astral lointain (Xoth) par d’autres Dieux. Le monstre vert reposerait au fond de l’Océan Pacifique, dans la cité de R’lyeh. Il est décrit dans la nouvelle à partir d’une statue « un monstre à la silhouette vaguement anthropoïde, avec une tête de pieuvre dont la face n’aurait été qu’une masse de tentacules, un corps écailleux, une grande élasticité, semblait-il, des griffes prodigieuses aux pattes postérieures et antérieures, de longues et étroites ailes dans le dos ». Des adeptes du Dieu lui vouent un culte maléfique basé sur des sacrifices humains, et ils attendent le réveil de Cthulhu. Dans les nouvelles liées au mythe, les personnes exposées à ce culte et au livre s’y rattachant (le Necronomicon) sont alors souvent en proie à la folie.

 

Mais ce ne sont pas les seuls monstres étranges que Lovecraft a imaginés… On peut toujours se faire un peu peur en songeant au fait qu’il est reconnu que certaines espèces animales vivant dans les profondeurs abyssales n’ont pas encore été découvertes.

 

(réalisé pour les fanes de carottes)

 

 

(1) http://www.notre-planete.info/actualites/actu_703.php
(2) http://fr.mongabay.com/news/2007/0222-squid.html
(3) http://www.rhedae-magazine.com/Un-calmar-geant-decouvert-au-large-de-la-cote-de-la-Californie_a220.html
(4) http://www.science.gouv.fr/index.php?qcms=article,view,2817,archives,159,4

Remerciements aux moulinettes et au padawan pour leurs infos précieuses et références qui m'ont permis de compléter ces articles.
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