Les livres dans les livres...
"Retenez bien ceci : Livre = connaissance = pouvoir = énergie = matière = masse. Une bonne bibliothèque n'est donc qu'un trou noir cultivé."
Les livres dans les livres...
Axiomatique - Greg Egan
Axiomatique est un recueil de nouvelles de Greg Egan. Toutes ces nouvelles visitent par la science-fiction des aspects de sciences pures : univers parallèles, physique théorique, médecine, clonage... et aussi des des choses simplement bizarres et inattendues. Cependant, parfois certaines de ces nouvelles sont un peu trop scientifiques ce qui les rend parfois complexes à suivre. Mais dans l'ensemble ce recueil recelle des trouvailles assez surprenantes. au cerveau qui
L'assassin infini : cette nouvelle parle d'univers parallèles et de la drogue S qui, chez certains individus, confère la possibilité de générer des vortex à travers ces univers... ce qui a tendance à chambouler un peu tout.
Lumière des événements : cette fois le thème est "connaitre son futur et le libre arbitre". Un homme a connaissance de son futur à travers un journal qu'il a lui-même écrit.
Eugène : Une coupe, Bill et Angela, gagne au loto. Ne pouvant pas avoir d'enfants, ils déciden alors de contacter "Potentiel Humain" pour avoir une insémination artificielle d'un embryon. Le médecin leur propose alors les différentes possibilités qui s'offrent à eux.
La caresse : un policier, Dan Segel, visite une maison. Il découvre que l'occupante, Freda Macklenburg est morte dans la cuisine. Au sous-sol, le policier découvre une chimère, mélange de femme et de léopard.
Soeurs de sang : une jeune femme apprend qu'elle est atteinte d'une maladie de Monte-Carlo, transmise par un virus. Identique à sa soeur jumelle, elle s'inquiète alors pour celle-ci.
Axiomatique : un homme se rend dans une boutique pour acheter un implant . Une fois placé dans son cerveau, l'implant doit lui donner du courage.
Le coffre fort : un homme sans nom, qui se réveille tous les matins dans le corps d'un autre nous raconte sa non-vie.
Le point de vue du plafond : un homme a subi une opération qui lui laisse pour séquelle une vision déformée : il se voit depuis le plafond.
L'enlèvement : un homme reçoit une demande de rançon pour sa femme... alors que celle-ci est à la maison et va bien.
En apprenant à être moi : cette nouvelle raconte la vie d'un garçon qui a un cristal implanté dans le cerveau. Ce cristal enregistre tout dans le but de remplcer un jour son cerveau. Ce garçon se demande au final qui il est vraiment.
Les douves : les îles du Pacifique disparaissent sous l'eau, laissant des populations sans domicile. l'Australie les recueille, mais sous certaines conditions strictes.
La marche : un homme marche dans les bois et converse avec l'homme qui le suit... pour l'abattre un peu plus loin.
Le p'tit mignon : alors que la technologie permet à un homme d'être enceint en hébergeant un foetus fécondé, un homme rêve justement d'avoir un enfant.
Vers les ténèbres : John est un courreur. Il doit courrir dans une sorte d'un trou de ver, le Seuil, pour y sauver des gens.
Un amour approprié : une femme est à l'hôpital où elle obtient des nouvelles de l'état de son mari. celui-ci a gravement été blessé dans un accident de train.
La moral et le virologue : un virologue développe un virus qui doit, selon lui, empècher l'adultère.
Plus près de toi : cette nouvelle raconte une relation d'amour fusionnelle d'un homme qui craint la solitude.
Orbites instables dans la sphère des illusions : lors de la Fusion, les croyances ont évolué. Des champs d'attraction ont été créés, piégeant les gens et influençant leurs croyances.
Ce roman, édité en deux tomes dans la version française, raconte le mythe arthurien, mais du point de vue des femmes.
Le premier tome se focalise essentiellement sur Morgane. Il fait intervenir également Viviane, Ygerne (la mère d’Arthur et de Morgane), et Guenièvre. Il retrace la rencontre d’Ygerne avec Uther, la naissance d’Arthur, son accession au pouvoir en tant que Haut Roi, et finit par une attaque saxonne contre les chevaliers menés par Arthur.
Le deuxième tome poursuit le récit, toujours avec Morgane comme clef de voûte. On assiste à ses manœuvres pour empêcher la disparition d’Avalon et du pouvoir de la Déesse face à l’influence grandissante du christianisme.
Les envies, les pensées et sentiments des femmes sont mis en avant. Chaque partie du récit est centrée sur l’une d’elle. Cependant, on voit aussi apparaître les personnages masculins liés à la légende des Chevaliers de la Table Ronde. Les rites et croyances d’Avalon sont également décrits.
Bien que connaissant beaucoup plus la version de Barjavel au travers de « L’enchanteur », j’ai apprécié la lecture de cette autre revisitation du mythe. Elles sont toutes deux fort différentes, l’une insistant sur le merveilleux (Viviane vivant dans le lac, Merlin étant quasi immortel…), l’autre étant plus réaliste et plus crue.
Les livres dans les livres :
"<< La puissance d'un vampire tient à ce que personne ne croit en son existence.>>
Merci quand même, Docteur Van Helsing, pensa-t-il en posant son Dracula. L'air morose, il s'abîma dans la contemplation de la bibliothèque en écoutant le deuxième concerto pour piano de
Brahms, un whisky sour dans la main droite, une cigarette glissée entre les lèvres.
C'était vrai. Ce livre était un ramassis de superstitions et de clichés feuilletonnesques, mais il avait raison au moins sur ce point : autrefois, personne ne croyait aux vampires."
Le coin de l'invité :
Panique à l’université - Neal Stephenson
Par B.
Le roman se déroule dans la Mégaversité américaine. C'est un amas démentiel "de tours d'habitation, d'ascenseurs toujours bondés, de couloirs hideux, d'amphis high-tech, et de sous-sols [...] infestés de rats mutants", comme le dit la quatrième de couverture. Cette université regroupe quarante-deux mille étudiants, regroupés en clans, fraternités, groupuscules (parfois armés), clubs de jeux de rôles, et leurs professeurs.
Nous suivons, entre autres, les pérégrinations "d’une lesbienne à la gâchette facile, d’un génie en physique, d’un pirate informatique surdoué", d’un ventilateur rouge, et des dératiseurs issus de Crotobaltislavonie (ça pique les yeux au début, mais on s’y fait). Si ça ne suffit pas, la quatrième de couverture ajoute : "Neal Stephenson nous invite à suivre l'hilarante chronique d'une catastrophe annoncée. En l'occurrence, la destruction quasi totale d'une improbable université américaine."
Il s’agit du premier roman de Stephenson. En tant que fan inconditionnel de son auteur, je ne suis pas totalement objectif et ne peux donc pas dire que ce livre ne m’a pas plu.
Tout d'abord, on y retrouve des éléments communs à d’autres de ses romans, une société civile en plein désarroi, une prédominance des sociétés privées sur les états... autant d’éléments que l’on retrouvera dans Snowcrash. Ce roman aborde également les drogues et les désastres écologiques que l’on retrouve dans Zodiacs.
De plus, malgré certains passage très brouillon, il y a des chapitres entiers rédigés dans ce que j’appellerais le plus pur style « stephonsonien ». L’auteur y mélange humour, sciences, drogues dures, drogues douces, sexe et réflexions philosophiques. Hilarant, farfelu et touffu sont vraiment les mots à retenir pour ce livre. Cependant, je ne le recommande pas comme premier livre pour découvrir Neal Stephenson, je trouve Zodiacs beaucoup mieux construit et plus facilement abordable.
Contrairement à ce que je pensais en attrapant ce livre sur l’étagère d’une connaissance, ce livre n’est pas un roman. C’est un recueil de nouvelles. La première nouvelle « Paycheck » est la plus connue, elle a été adaptée au cinéma et donne son titre au livre.
Paycheck / La clause de salaire : Michael Jennings reprend brutalement conscience à bord d’un aéronef l’emmenant à New-York. Deux ans se sont écoulés depuis qu’il a accepté ce contrat pour la société de recherches technologiques Rethrick. Deux ans qui ont été effacés de sa mémoire, conformément au contrat qu’il a signé. Mais qu’a-t-il bien pu faire pendant ces deux ans ?
Nanny : Que la vie est simple pour M. et Mme Fields depuis qu’ils ont Nanny pour s’occuper de leurs enfants toute la journée.
Le monde de Jon : Alors que Ryan Kastner se prépare à prendre place dans un vaisseau temporel pour aller voir à quoi ressemblait la planète avant qu’elle ne soit recouverte des poussières de la guerre. Son fils, Jon, lui a des visions d’un autre monde plein de couleurs.
Petit déjeuner au crépuscule : Une famille se réveille, avec leur maison entourée de brouillard. De ce brouillard sortent alors des soldats. Ils sont en pleine guerre. Tout est dévasté autour d’eux.
Une petite ville : Verne Haskel, passionné de miniaturisme, a reproduit sa ville à échelle réduite dans on sous-sol. Il échappe ainsi à son travail qu’il supporte de moins en moins.
Le père truqué : Un garçon découvre que son père a été remplacé par un autre.
Là où il y a de l’hygiène… : Dans une société séparée entre puristes pro-hygiène, et naturistes, Don Walsh doit choisir un camp, mais a des difficultés à le faire.
Le suppléant : Suite au décès de Gus Shatz, c’est Maximillien Fisher qui est désigné pour tenir le rôle de suppléant. En cas de panne sur l’Unicéphalon 40-D, le suppléant sera amené à devenir président des Etats-Unis et diriger de nombreux territoires de la Terre et d’autres planètes solaires. Ce qui ne doit jamais arriver…
Un p’tit quelque chose pour nous… : Trois américains ont effectué un voyage dans le temps, mais leur retour a échoué.
Les pré-personnes : Walter, 12 ans, craint plus que tout le camion qui emmène les enfants au Centre Régional quand les parents n’en veulent plus.
Janvier 1976. Ca fait maintenant environ 5 mois que Robert Neville vit seul dans sa maison de Limarron Street. Il y vivait avant avec son épouse, Virginia, et sa fille Kathy, toutes les deux mortes durant la grande épidémie. Il est désormais seul et reste terré chez lui.
Il se protège la nuit de ses assaillants en ayant barricadé la maison et en survivant grâce à des provisions qu'il a entassé dans un congelateur et celles qu'il peut récupérer en journée.
Seul le jour, et attaqué par des vampires durant la nuit.
Les morts de l'épidémie sont sortis de leurs tombes, ceux qui ont été contaminés mais n'en sont pas morts sont eux aussi assoiffés de sang. Il est le seul à ne pas avoir été contaminé et s'est résigné à survivre ainsi. Enfermé la nuit, et tuant les vampire endormis le jour. Il essaye aussi de comprendre cette épidémie.
Un bouquin qu'on ne lâche pas facilement, tout en se demandant ce qu'il va bien finir par se passer entre les vampires et lui.
Il s'agit du premier recueil de nouvelles de Mélanie Fazi.
Il est composé de nouvelles dans une écriture fluide, agréable, et au contenu souvent très original, non dénué de surprises. Et chaque fois, même quand le texte semble bien ancré dans le réel, le fantastique s'invite à table.
Les nouvelles sont empreintes d'une grande noirceur, de désespoir. Peu de joie.
Serpentine nous emmène dans le salon d'un tatoueur assez spécial.
Elégie accompagne une femme qui cherche à retrouver ses deux enfants, des jumeaux, qui ont disparu.
Nous reprendre à la route raconte l'histoire d'une jeune femme oubliée sur une aire d'autoroute.
Rêve de cendre est le récit douloureux d'une adolescente brûlée à vif.
Matilda, un concert vécu intensément par un groupie.
Mémoire des herbes aromatiques plonge le lecteur dans un restaurant proposant une cuisine antique savoureuse.
Petit théatre de rame entraine le lecteur dans le métro avec plusieurs personnages familiers de ces lieux.
Le faiseur de pluie a un goût d'enfance et de maison de vacances en Italie.
Le passeur sombre dans le délire d'un artiste.
Ghost town blues met en scène un jeu macabre dans une ville fantôme.
Sur Terre, vers 2250, tous les humains ont disparu.
Avant cette date, la technologie s'était développée, permettant à des gens de voyager dans le temps, vers le futur uniquement, dans des sortes de bulles autonomes de stase. Chacun pour des raisons différentes, des individus ou des groupes d'humains, ont ainsi été projetés vers le futur. Lorsque leur stase s'est achevée, ils ont découvert un monde vide d'humains.
Ensuite, à différentes époques, certains ont alors tenté de fonder une nouvelle colonie humaine.
Ce roman s'intéresse plus particulièrement à la colonie fondée par Marta et Yelen Korolev, deux soeurs qui sont entrées en satse avec du matériel très perfectionné destiné à leur premettre de survivre en cas de problème dans le futur : réserves alimentaires, matériel pour se soigner etc. La colonie repose essentiellement sur leur matériel et celui apporté par d'autres voyageurs qu'elles ont récupéré au fil du temps, au fur et à mesure que leurs bulles de stase se sont ouvertes. Leur colonie compte 300 personnes quand, lors d'un saut vers le futur, Marta Korolev est assassinée.
Parmi les survivants se trouve un ancien policier, Wil Bierson. Il est chargé par Yelen de découvrir qui a pu tuer Marta. Cette tâche est rendue difficile à cause du temps qui s'est écoulé et à cause du peu d'informations qu'il possède sur chaque membre de la communauté. Les rivalités internes au groupe n'arrangent rien.
Un surprenant mélange de science-fiction et de polar qui se lit très bien.
Dans un très lointain futur, la Terre est faiblement éclairée par un Soleil vieillissant. A sa surface, la civilisation a décliné pour revenir à une technologie moyen-âgeuse. Les savoirs scientifiques ont été oubliés. La Terre a développé également la Magie, mais celle-ci a également été en grande partie oubliée. Elle subit en plus l'attaque de démons.
Ce roman peut se lire comme un ensemble de nouvelles se déroulant sur cette même Terre, régie par des résidus de magie et de sorcellerie. Chaque chapitre suit un personnage évoluant sur ce monde, chaque chapitre est une quète diférente et nous fait découvrir de nouveaux lieux et aspects de la civilisation qui subsite.
Même si la magie, la sorcellerie, les démons et les civilisations moyen-âgeuses sont de grands classiques de la SF/Fantasy, j'ai apprécié de lire ce roman qui se révèle très agréable, bien écrit et non dénué d'originalité.