Pour commencer, une banalité : ce film est l'adaptation d'un roman de Charles Dickens... que je n'ai pas le souvenir d'avoir lu. Je ne pourrai donc pas dire si c'est fidèle au livre. Vous trouverez bien une critique sur internet plus prolixe que moi sur ce sujet. :)
L'histoire cependant est assez connue. Oliver Twist est un orphelin qui, après avoir été placé dans une famille, retourne dans une institution à l'age de 9 ans... pour apprendre un métier (!) et s'en échappe très vite.
Et pour cause...
1/ En fait d'apprendre un métier, ils doivent défaire des cordes pour en récupérer l'étoupe.
2/ Ils sont exploités : ils sont maigres, pâlots, fragiles, nourris d'un infâme gruau et vêtus de courants d'air... ce qui contraste nettement avec les gérants de l'orphelinat, gros, gras, rougeauds et vêtus richement qui gueuletonnent non loin de là.
3/ Les gérants font de ces enfants ce qu'ils veulent (ou presque): pour 5 livres quiconque peut les prendre pour apprenti pour peu qu'un juge donne son accord.
Voilà donc Oliver Twist apprenti chez un fabricant de cercueils. L'homme est un bon bougre et tout irait pour le mieux s'il n'y avait pas sa femme, la servante et un p'tit merdeux qui font tout foirer. Sous la contrainte, le croque-mort bat Oliver avec une canne. Il s'enfuit la nuit même et marche une semaine pour atteindre Londres. (J'en suis qu'au premier quart du film en gros, là, hein...)
Là bas, Oliver se retrouve rapidement embringué avec une bande de gamins qui volent sous le contrôle d'un vieil homme: Fagin. Oliver est initié mais pas mis immédiatement sur le terrain. Dans son innocence, il voit ça comme un jeu, jusqu'à ce qu'il assiste à un vol perpétré par les gamins et soit poursuivi comme coupable bien qu'il n'ait rien fait.
Il est alors pris sous la protection d'un homme riche et ainsi Oliver vit quelques heures de répit dans son malheur. Mais la troupe de voleurs craint la dénonciation et l'enlève. etc
Ce film appuie là où ça fait mal (je vous vois venir!!). La méchanceté gratuite et l'hypocrisie humaine à l'encontre des ces orphelins est douloureuse. Les personnages odieux sont nombreux, mais les pires sont ceux qui sous des airs de bonté cachent de la noirceur. Il y a heureusement deci delà des personnes pleines de coeur qui font entrevoir une lueur d'espoir.
Quand je mets lueur, c'est à dessein. Il y a un gros travail sur la lumière:
1/ l'éclairage est souvent latéral et joue avec les ombres et accentue les traits des visages. Et des visages à mettre en valeur, il y en a.
2/ de plus, la luminosité reflète l'atmosphère : la misère est noire, le bonheur est lumineux. C'est presque trop évident. L'orphelinat et Londres sont des univers gris, sombres et sales. Le peu de lumière vient de bougies pâlichonnes et de quelques rares fenêtres. Oliver, dans un moment tragique devient même une ombre noire dans un brouillard compact. Le soleil se lève sur les rares moments de bonheur de la vie d'Oliver. La première fois, c'est le matin où il s'enfuit de chez le croque-mort, à l'aube.
Le gamin qui joue Oliver est vraiment convainquant.
Je nuance quand même par trois remarques:
1/ j'avais envie de me changer les idées le soir après le boulot et au final ça m'a pas remonté le moral tout cette crasse humaine.
2/ je pense que c'eût été mieux de voir le film en VO car le doublage était parfois pas très raccord avec le mouvement des lèvres de certains acteurs... ou peut-être était-ce le mouvement des lèvres de certains acteurs qui était trop accentué... les deux sûrement. En tout cas, pour que ça m'ait dérangé, c'est que c'était flagrant.
3/ et pis le générique de début était long et statique, j'ai espéré à ce moment là que le film ne le serait pas aussi. Bon, je vous rassure quand même, le film ça allait.