Génétique
II - Les voies de modification de l'ADN
Mutations Partie 2 : mutations induites
Quand les mutations sont d'origine physique
Les mutations ne sont pas forcément spontanées. Elles sont au contraire bien souvent induites par un agent mutagène. On distingue alors deux catégories de mutagènes : les mutagènes chimiques
(produits chimiques) et les mutagènes physiques (radiations). Après un article sur les mutagènes chimiques, cet article va s’intéresser à l’emploi d’agents mutagènes physiques dans la
science-fiction.
Les radiations comme agent mutagène ont fait leur apparition aux yeux du monde suite aux travaux de physiciens comme les époux Curie qui en ont d’ailleurs subi les méfaits. La bombe atomique et
les recherches sur l’énergie atomique ont marqué bon nombre d’auteurs du début du 20ème siècle, Parmi eux, pour ne citer que les plus connus et ceux qui en font un emploi récurent, A. E. Van Vogt
et P. K. Dick.
Ainsi, par exemple, dans le roman « L’empire de l’atome » de A.E Van Vogt, Plutonium, Uranium, Radium et Icks sont des divinités
vénérées. Un enfant nait alors malformé car il a été exposé à la radioactivité des temples. Selon les coutumes, du fait de sa malformation, il aurait dû être tué à la naissance, mais une
personne l’a protégé. Il réutilisera le même personnage mutant dans « Le Sorcier de Linn ».
Dans le roman « Deus Irae », P. K. Dick décrit un monde post-apocalyptique. La population souffre de nombreuses mutations et malformations
suite à une guerre nucléaire, la Troisième Guerre mondiale. Le personnage principal est un « inc. » (‘incomplets’). Cet homme-tronc doit effectuer un voyage au cours duquel il va
rencontrer de nouvelles espèces intelligentes issues des mutations (lézards humanoïdes, insectes géants, vers géants).
L’emploi des radiations comme arme est d’ailleurs reprise dans d’autres contextes. Dans la série de jeu vidéo « Metroid », le phazon est un minerai radioactif qui
possède des propriétés biologiques, comme la capacité de se reproduire lui-même. Il fait muter dans d'horribles souffrances les êtres qui sont exposés à ses radiations.
Dans ces romans ou ces jeux, les effets des radiations sont « réalistes » : malformations, chairs nécrosées. Mais la science-fiction une fois encore va bien au-delà des faits
réels.
Ainsi, dans les comics, les radiations sont à l’origine de mutants.
Dans « Hulk », lorsque le docteur Bruce Banner est irradié au cours de ses expériences par des rayonnements gamma, il ne se met pas à perdre ses
cheveux, mais acquiert la possibilité de se transformer en monstre. L’ADN du docteur s’est en effet complètement transformée et en cas de stress ou de colère, il se métamorphose en une créature
verte géante, d’une grande force mais à l’intelligence très limitée et guidée uniquement par son instinct. Seul point positif pour lui, il est très résistant : au froid, au vide, aux
maladies, et en cas de blessure il se régénère très vite.
Dans l’univers des comics de Marvel, il existe également la Femme-Sable. Cette scientifique, travaillant dans une centrale nucléaire, a été irradiée lors d’un accident. Son corps est composé de
sable ce qui la rend très malléable : elle peut resserrer ses grains et ainsi se durcir, elle peut se transformer en tornade, elle peut augmenter sa taille en incorporant du sable
supplémentaire à son corps. Mais fortement chauffée elle se fige en verre, mouillée elle devient boue.
Les auteurs japonais sont également très souvent marqués par l’explosion des deux bombes sur leur pays, et mettent en scène les radiations comme vecteur de mutation. Ainsi, par exemple, l’auteur
japonais de manga Katsuhiro Otomo a fait apparaître dans « Akira » des enfants mutants qui possèdent des pouvoirs psychiques suite à une guerre
nucléaire.
Pour devenir l’homme qu’il est actuellement, l’ADN de l’homme a subi des mutations spontanées. L’exposition au quotidien à des agents mutagènes chimiques ou physique étant accrue, de nouvelles
mutations pourraient apparaître de manière induite et conduire l’espèce humaine aux hommes du futur. Ainsi, dans « À la poursuite des Slans », A E Van Vogt imagine les
nouveaux hommes, les Slans, comme des télépathes aux capacité intellectuelles accrues. Ils possèdent deux cœurs, une espérance de vie de 150 ans et une grande force physique. Ils se reconnaissent
par la présence de deux petites antennes dorées sur leur crâne.
Mais ces mutants seront-ils alors pourchassés et éradiqués comme les Slans ?