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InTheBlob

ce truc est mon blog.. qui l'eut cru!
il contient :
- des trucs et des n'importe-quoi dans la catégorie En Folie,
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- des recettes de cuisine dans In Douze (parce que midi, c'est l'heure !)
- des articles de cinéma dans In Seize (Neuvième)
- des articles de science et de fiction dans In Dix-Huit (parce que c'est le format suivant)

Voilà, vous êtes prévenus.

Inthepast

18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 07:03
(réalisé pour les fanes de carottes)

 

Cyborgs

 

III - Prothèses et implants :


Quand les humains prennent leurs bras aux robots

III.1 : prothèse de bras

 

En Science-Fiction, il n’est pas rare, dans des univers basés sur des technologies très avancées, de voir apparaître des êtres possédant des prothèses pour remplacer des membres perdus. A croire que les humains souhaitent ressembler aux robots.

 

C’est le cas, par exemple, d’Edward Elric dans le manga « Full-metal Alchemist » de Iromu Arakawa. Il a une mécagreffe à la place d’un bras suite à la perte de celui-ci dans une expérience d’Alchimie qui a mal tournée. Dans un autre manga, « Akira » de Katsuhiro Otomo, Tetsuo perd un bras dans une violente explosion et celui-ci est remplacé par une greffe mécanique. De même, les héros de « Star Wars » de George Lucas ont recours en deux occasions à des prothèses. D’abord pour remplacer le bras d’Anakin Skywalker, tranché à la fin de l’épisode II ; puis pour la main de Luke Skywalker suite à son combat avec Dark Vador dans l’épisode V.

Certaines de ces prothèses mécaniques confèrent même souvent aux personnages des capacités qu’ils n’auraient pas avec leur membre organique d’origine, comme le personnage joué par Will Smith dans le film « I, Robot » dont le cyber-bras gauche est constitué de matériaux très résistants et peut s’enfoncer dans du béton... C’est également le cas pour Barett Wallace dans le jeu vidéo Final Fantasy 7, dont le bras a été remplacé par un canon après qu’il ait été grièvement blessé.

Parfois, cet ajout de prothèse relève même d’un choix de la personne et non d’une contrainte suite à un accident, dans le but d’améliorer les performances de leur corps. Ainsi, dans « Ghost in the Shell » de Masamune Shirow, des personnages ayant besoin de taper rapidement sur un clavier ont les mains remplacées par des prothèses dont les doigts peuvent se diviser en de multiples petites lamelles articulées s’agitant rapidement au dessus des touches du clavier. De même, dans le jeu de rôle cyber-punk « Shadowrun » les personnages sont des mercenaires dont le corps est modifié pour augmenter leurs capacités physiques et mentales. Côté prothèses, ils peuvent ainsi posséder, entre autres, des muscles artificiels, des griffes rétractiles ou des os renforcés par du titane. Dans le jeu vidéo, « Syndicate », il est également possible d’améliorer ses personnages grâce à des prothèses sur les jambes, les bras, le torse, le cœur, les yeux et le cerveau.

D’ailleurs, ces griffes se retrouvent à la fois dans les « X-Men » (le comics dont la publication a débuté dans années 60 de Stan Lee et Jack Kirby et qui a été adapté au cinéma en 2000 par Bryan Singer) sur le personnage mutant de Wolverine dont le corps a la capacité de soigner très rapidement toutes ses blessures, et sur le personnage de Molly dans le « Neuromancien » de William Gibson en 1984.

 

Dans notre réalité, qui est bien différente de la fiction où tout est permis, pour en arriver ne serait-ce qu’à recomposer un membre articulé, il est délicat, à l’heure actuelle, de trouver des matériaux adaptés à l’usage recherché.

Pour le bras et la main, la difficulté est encore plus grande car il s’agit alors en plus de reproduire la variété de mouvements des doigts, du poignet et de la paume. Il est alors souvent nécessaire d’avoir la possibilité de raccorder la prothèse au système nerveux.

Pour ce faire, jusqu’à récemment, les bras bioniques utilisaient au mieux « des électrodes fixées sur la surface de la peau pour lire les signaux musculaires sur la partie du corps non amputée » [1]. Ces systèmes, bien qu’esthétiquement plus réalistes, n’ont qu’une mobilité assez réduite, car ils nécessitent « d’accomplir un mouvement de l'épaule ou des omoplates pour que son bras se déplace en réponse au signal ».

Mais la technologie évolue, et au fil des ans, de nouveaux membres contrôlés de plus en plus précisément par des systèmes myoélectriques (qui emploie les signaux électriques nerveux des muscles) voient le jour, comme cette prothèse (Proto 1) implantée en 2007 à un soldat amputé suite à la guerre en Irak et qui permet au soldat de « bouger ses doigts en envoyant des signaux nerveux aux muscles de son avant-bras grâce à des électrodes fixées dans sa poitrine » [2].

De même, un autre laboratoire [3] annonce qu’il aurait mis au point une prothèse de main myoélectrique qui, selon ses inventeurs, permettrait de reproduire certains mouvements (« flexion-extension des doigts, abduction, adduction du pouce »).

De plus, un article du bulletin électronique du Canada (cité dans [4]) fait état de recherches visant d’ici 2011 « à créer une prothèse la plus proche possible d'un véritable bras humain : Proto 2. ».

 

Ces innovations présentent cependant des contraintes lourdes de maintenance, et les électrodes employées restent encore à miniaturiser. L’étape suivante consisterait à rendre un sens tactile aux membres amputés (la recherche est déjà en cours dans ce sens [5]), et à rendre accessible à des coûts moins prohibitifs ce genre de prothèse.


[1] http://bouillondecultures.blogspot.com/2007/08/la-nouvelle-gnration-de-bras-bionique.html

[2] http://www.jhuapl.edu/newscenter/pressreleases/2007/070426.asp

[3] http://rnt.over-blog.com/article-11518350.html

[4] http://rsfblog.canalblog.com/archives/2008/05/17/9060247.html

[5] http://www.gizmodo.fr/2006/06/11/des_robots_dotes_dune_sensatio.html

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 07:56
(réalisé pour les fanes de carottes)

Cyborgs

 

II - Exosquelettes :


Quand l’humain s’habille du robot

II.2 : usage militaire


Certains modèles d’exosquelette ne sont pas simplement destinés à compenser des faiblesses, mais ont pour but d’augmenter les capacités humaines au-delà de ce qu’elles pourraient faire normalement. Ces modèles sont actuellement développés dans le cadre militaire [1].

En fiction, on trouve ainsi très aisément des exemples de combattants équipés de scaphandres motorisés améliorant leur force, leur mobilité et leur perception. Ce système est ébauché dans le roman « Patrouille galactique » de Edward Elmer Smith paru en 1937.

 

En 1959, R. A. Heinlein, un autre précurseur dans ce domaine, détaille très bien les fonctionnalités implémentées dans le scaphandre étanche de ses soldats de l’infanterie mobile : « La force contrôlée, contrôlée sans que vous ayez à y penser. Vous sautez… et vous sautez bien plus haut que vous ne l’avez jamais fait dans votre seule peau, avec vos seuls muscles » ; « Le micro est sur votre larynx, les écouteurs dans vos oreilles […] De part et d’autre de votre casque, deux micros vous donnent une écoute environnante aussi bonne qui si vous étiez tête nue » ; « Tout le visuel est projeté sur un miroir devant votre front […] vous avez le visuel-radar plus vite que vous ne passez d’une publicité à l’autre à la télé. […] Si vous secouez la tête comme un cheval harcelé par une mouche, vos lunettes infra-rouge se mettent en batterie. » Ils recouvrent totalement le soldat et permettent aussi de le protéger de son environnement s’il est hostile. Il s’agit de scaphandres intégraux qui s’emploient dans l’espace et ont essentiellement pour but d’augmenter la mobilité, d’aider les militaires à porter les équipements, et à mieux percevoir leur environnement comme le précise encore Juan Rico : « A supposer que vous encombriez un bidasse de tout un tas de quincaillerie qu’il doit surveiller et consulter sans cesse, n’importe quel ennemi équipé plus légèrement – avec une hache de pierre par exemple – pourra lui fracasser le crâne pendant qu’il consulte ses verniers. ». De plus, pour certains modèles (Armored Personnel Unit) dans les épisodes 2 et 3 du film « Matrix » [2] des frères Wachowski ou les exosquelettes employés par les Grendels dans « L’Empire des Etoiles » de Alexis Aubenque, ils offrent une supériorité par leur taille, leur mobilité et la force qu’ils peuvent déployer : « D’un saut fulgurant, un des Grendels s’envola à plus de six mètres dans les airs pour retomber en plein centre d’une troupe de soldats. […] Usant de ses bras mécaniques, le soldat d’Arkan désarticula une dizaine de soldats en un clin d’œil. De ses immenses jambes, il balaya le sol autour de lui, tuant encore […]. Même en levant leurs épées en l’air ils ne pouvaient atteindre l’homme qui se trouvait encastré dans le monstre de métal. ».

 

Bien sûr, ce n’est que fiction, les équipements décrits ici sont bien plus optimisés que ce que ne permettent les techniques actuelles. Dans les faits, les exosquelettes motorisés développés pour les militaires ne sont pas des dispositifs étanches, mais consistent, comme dans le domaine civil, en l’ajout d’une structure mécanique complexe sur le corps humain. De plus, leur but est surtout de permettre de faire des efforts sans fatiguer le soldat. L’exosquelette motorisé XOS [3] est ainsi développé par le DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) avec la société Sarcos dans le cadre d’un programme intitulé Exoskeletons for Human Performance Augmentation (exosquelettes pour l'augmentation des performances humaines). Le premier prototype motorisé autonome sorti en 2006 pèse environ 70 kg. En 2008 [4], la recherche en cours sur XOS est vantée dans les médias suite à la sortie au cinéma de l’adaptation par Jon Favreau du comics de Stan Lee, « Iron Man ». Le prototype décrit permet de soulever de lourdes charges et possèderait une mobilité suffisante pour taper dans un ballon et monter des escaliers. De même, le HULC (Human Universal Load Carrier) [5] de Berkley Bionics permettrait de porter une charge de 90 kg sans fournir d’effort important. Ces modèles se rapprochent de la Super Armure du jeu vidéo « Fallout » qui met un soldat à l’abri dans une armure métallique tout en lui permettant de porter plus de poids, mais ce dispositif ne possède pas la complexité, ni les éléments de communication et de saut du scaphandre de Heinlein.

 

Grâce à ces systèmes encore peu diffusés sur le marché, l’humain est donc amélioré par une structure externe qui peut s’installer sans chirurgie et s’enlever aisément. Mais la fiction et la science emploient également des prothèses et des implants installés chirurgicalement pour soigner ou améliorer les humains.

 

 

[1] http://www.checkpoint-online.ch/CheckPoint/Materiel/Mat0030-CombattantCyborg.html

[2] http://whatisthematrix.warnerbros.com/apu/rv_cmp/apu_article_index.html

[3] http://www.popsci.com/scitech/article/2008-04/building-real-iron-man

[4] http://www.raytheon.com/newsroom/technology/rtn08_exoskeleton/

[5] http://www.berkeleybionics.com/Unrestricted/HULC.html

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 07:53
(réalisé pour les fanes de carottes)

 

Cyborgs

 

II - Exosquelettes :


Quand l’humain s’habille du robot

II.1 : usage civil


Pour donner aux hommes des capacités de robots, l’une des pistes mise en œuvre actuellement est l’emploi d’exosquelettes. Un exosquelette est un dispositif mécanique dans lequel la personne s’installe, comme Icare dans sa gangue de cire pour avoir des ailes et voler dans la mythologie grecque. « Vous le portez, c’est tout. Comme votre peau, comme vos vêtements » spécifie Juan Rico dans « Etoiles, Garde à Vous ! » (Starship Troopers) de R. A. Heinlein « Il prend ses ordres directement de vos muscles et il fait plus qu’eux ». En accompagnant les mouvements des muscles, il augmente les capacités physiques de celui qui le porte comme le font les bottes de sept lieues du Petit Poucet dans conte. Ce système emploie une source d'énergie embarquée (autonome) et trouve des applications à la fois dans le domaine civil et militaire.

 

Les usages civils permettent soit une aide simple, soit une restauration de fonctions dégradées, soit une amélioration de fonctions existantes [1]. « A l’intérieur, se trouvent des capteurs de pression, par centaines. Supposons que vous appuyiez sur quelque chose avec la paume : le circuit perçoit cette pression, il l’amplifie, il appuie avec vous pour supprimer la pression exercée sur les récepteurs qui ont, justement, déclenché l’ordre d’appuyer. » détaille Juan Rico dans « Etoiles, Garde à Vous ! ».

Au japon, l’Université de Nagoya a ainsi proposé un système permettant de soulager les muscles d’ouvriers travaillant en permanence les bras en l’air [2]. L’exosquelette ReWalk [3] développé par la société Argo Medical Technologies est destiné à faire marcher des paraplégiques. Le Power Pedal de Matushita Electric [4] aide le déplacement de personnes affaiblies des jambes et permet d’amplifier jusqu’à sept fois la puissance musculaire fournie. Pour des personnes ayant des difficultés à faire certains mouvements, HAL (Hybrid Assistive Limb) [5] [6], développé par une société japonaise Cyberdine, apporte une aide musculaire sur les membres inférieurs et supérieurs. Et un modèle de l’Institut de Technologie de Kanagawa [7] autoriserait de soulever une masse de 100 kilos comme si elle n’en pesait que 50. Les tenues complètes sont relativement lourdes à porter, mais le poids est également compensé par le système lui-même, comme le décrit très bien R. A. Heinlein : « Tout équipé, il doit peser dans les deux mille livres. Pourtant dès qu’on vous a bouclé à l’intérieur, vous courez, vous sautez, vous pouvez vous étendre, prendre un œuf sans le casser […]. »

Dans le film « Apple Seed - Ex Machina » de Shinji Aramaki qui s’inspire du manga « Appel Seed » de Masamune Shirow, des travailleurs portent eux aussi de tels équipements, par exemple, pour décupler leur force au transport de lourdes charges. Dans ce même manga, les deux personnages principaux faisant partie des forces de l’ordre, Deunan et Briareos portent des exosquelettes pour combattre et se déplacer (modules volants).

 

Ainsi, l’usage des exosquelettes ne se limite pas à l’aide aux personnes handicapées ou l’aide aux travailleurs, il présente également un intérêt pour les militaires qui vient en eux un moyen d’améliorer les soldats.

 


 

[1] http://pagesperso-orange.fr/jp.guihard/memoire/biard/Biard.pdf

[2] http://www.physorg.com/news122543315.html

[3] http://www.argomedtec.com/

[4] http://www.gizmodo.fr/2007/06/18/un_exosquelette_pour_les_gambe.html

[5] http://www.cyberdyne.jp/English/robotsuithal/index.html

[6] http://robotimpact.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=427&Itemid=1

[7] http://www.gizmodo.fr/2007/10/08/un_exosquelette_de_superheros.html

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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 08:04
(réalisé pour les fanes de carottes)

Cyborgs

 

I - Introduction :


Quand l’homme devient robot

 

Dans notre société, les robots sont déjà très présents dans l’industrie et sont amenés à prendre une place de plus en plus importante dans notre quotidien. Mais l’intelligence artificielle du robot n’en est pas encore à un stade qui lui permette de prendre des décisions complexes. Les neurones issus du vivant ou l’intelligence humaine restent nécessaires pour superviser les machines.

Cette idée est développée en fiction avec les Mécha que l'on peut voir dans de nombreux animes et mangas comme « Neon Genesis Evangelion » de Yoshiyuki Sadamoto ou « Mobile Suit Gundam » de Yoshiyuki Tomino et Hajime Yadate. Dans « Neon Genesis Evangelion », les Eva sont des « robots » de chair qui possèdent un cœur (le Koa), une circulation sanguine, un système nerveux, ainsi que des parties mécaniques et électroniques alimentées en énergie par un cordon ombilical. Il leur manque cependant la capacité de décision et ont par conséquent besoin d’un pilote humain placé en eux dans un « plug » pour les mouvoir par la pensée. La synchronisation nerveuse entre le pilote et l’Eva est effectuée grâce à un lien nerveux appelé A10 situé dans le cerveau du pilote. Quand l’Eva perd un membre, le pilote croit l’avoir perdu lui aussi tellement la connexion nerveuse est intime. Bien avant cela, H.G. Wells dans « La Guerre des Mondes » en 1898 avait mis en scène les tripodes et machines à main des Marsiens selon le même principe : « L’intelligence vivante, le Marsien qui habitait la tête avait été tué et lancé aux quatre vents du ciel, et l’appareil n’était plus maintenant qu’un simple assemblage de mécanismes compliqués tournoyant vers sa destruction. »

Mais les Méchas restent de grandes créatures de Frankenstein appartenant au domaine de la fiction. Pour effectuer certaines tâches nécessitant soit une réflexion poussée que les robots n’ont pas, soit des capacités physiques que les hommes ne possèdent pas nécessairement, une autre stratégie est envisagée : améliorer l’homme.
Plusieurs moyens peuvent être employés pour augmenter les capacités soit physiques, soit intellectuelles des hommes et ils sont exploités aussi bien par la science qu’en fiction. Ainsi, dans les deux univers, on rencontre des exosquelettes, des prothèses et des implants.
Un exosquelette est un dispositif totalement externe, installé sur le corps, qui permet de démultiplier les capacités physiques de celui qui le porte en accompagnant les mouvements des muscles et éventuellement aussi de le protéger de son environnement. Ce système est autonome et emploie une source d'énergie embarquée.
Les prothèses sont, par contre, des éléments mécaniques qui viennent s’installer sur et dans le corps, tandis que les implants sont en général des éléments électroniques de plus petite dimension.

Dans notre réalité, les exosquelettes motorisés sont au stade du développement tandis que les prothèses et implants sont d’usage courant et deviennent de plus en plus sophistiqués. Tous trouvent des applications dans le domaine militaire, pour aider des personnes handicapées, des travailleurs ou des personnes âgées.
En fiction, les exosquelettes sont très souvent des combinaisons de combat facilitant le déplacement des personnages et les aidant à porter leurs armes, comme dans « Etoiles, Garde à Vous ! » (Starship Troopers) de Robert A. Heinlein (1959).
Les prothèses et implants sont légion dans les univers cyber-punks tels que ceux développés dans le roman « Le Neuromancien » de William Gibson, ou des jeux vidéos ou de rôle tels « Shadowrun ». La fiction va même bien au-delà avec des personnages complètement modifiés qui deviennent alors des cyborgs. Ainsi dans « Appel Seed », le manga de Masamune Shirow, Briareos est complètement cyber.
La fiction la plus récente suit les évolutions des connaissances en matière de miniaturisation et met en œuvre également les nanotechnologies. Ainsi, par exemple une « nano-suit » est employée dans le jeu vidéo « Crysis » [1] . Cette combinaison possède diverses fonctionnalités, comme un mode « armure » qui crée une carapace résistante aux coups autour du corps, ou un mode caméléon qui rend invisible. Mais surtout, elle fonctionne par l’injection de nano-machines [2] dans le corps de celui qui l’a revêtue lorsque qu’il utilise les modes « vitesse » (augmentation de la vitesse de déplacement) et « force » (pour booster les muscles du porteur).

Dans la nano-suit, il n’y a donc pas réellement d’élément mécanique externe en mouvement mais comme un exosquelette, une prothèse ou un implant, la combinaison utilise une technologie non-organique qui supplante le fonctionnement normal du porteur. Dans tous ces cas de figure, les hommes se parent d’éléments mécaniques ou électroniques qui les font ressembler à des robots.

 

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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 07:49
(réalisé pour les fanes de carottes)

Robots

 

V - Conclusion :


Quand les hommes traitent les robots comme des objets


Comme nous l’avons vu, de nombreux travaux des chercheurs tendent à donner un aspect humain et des actes humanisés aux robots. Au Japon, un pays où la population âgée est importante, le but de nombreux robots est de tenir compagnie et de venir en aide aux personnes âgées. Par ailleurs, Repliee [1], qui peut être employée pour faire des conférences ou de l’accueil, semble tellement humaine que les gens mettent un certain temps pour réaliser qu’il s’agit d’un robot qui s’exprime. De même, Aïbo [2] de Sony est programmé de manière à remplacer un chien dans une famille.

 

On peut alors s’interroger pour déterminer dans quelle mesure ils peuvent être considérés comme des objets. La Science-Fiction aborde d’ailleurs très souvent ce thème comme dans le film « I, Robot » (adapté d’une nouvelle d’Isaac Asimov) qui porte une réflexion sur l’humanité du robot « Sony » qui a un libre-arbitre et est unique.

Ces interrogations se placent parfois du point de vue des robots, comme dans la nouvelle « L’Homme Bicentenaire » (1976), également d’Isaac Asimov et adaptée au cinéma par Chris Colombus (1999). Elle met en scène Andrew, un androïde qui suite à un disfonctionnement développe des émotions et veut être reconnu comme humain.

 

De même, dans le film « A.I. » de Steven Spielberg (2001), l’enfant robot, David, est programmé pour donner un amour sans limites à ses parents adoptifs et n’a pas conscience qu’il n’est pas un vrai enfant. Les parents, à l’opposé, malgré l’affection qu’ils lui portent conservent en tête le fait qu’il est une machine.

Mais il arrive également que cette question soit un fait de société. Ainsi, dans les nouvelles du cycle de la « Culture » d’Iain Banks, la société à tendance anarchique nommée « La Culture » possède un degré de tolérance extrêmement élevé. Elle se compose aussi bien d’humains, d’extra-terrestres, que de machines tels des robots dotés d’intelligence appelés drones et des supercalculateurs appelé mentaux. Les intelligences artificielles mécaniques ont exactement le même statut social que les êtres organiques. Ailleurs, dans l’univers d’autres civilisations plus rigides sont en général moins tolérantes envers les machines.

De même, dans « Blade Runner », le roman de P. K. Dick, ou le film éponyme, certaines personnes militent pour que les réplicants aient les mêmes droits que les êtres humains. Rick Deckard démissionne de la Police car il considère le nouveau modèle, le Nexus 3, trop humain pour être considéré comme un objet. Or, les robots étant bannis de la Terre, c’est le rôle des policiers de les démasquer et de les abattre. Sur d’autres planètes où ils sont autorisés, d’autres désapprouvent le fait que les robots soient traités comme des sortes d’esclaves de caste inférieure. A l’inverse, généralement, les notables (hommes politiques) et les journalistes les décrivent comme des objets.

 

La même idée du robot reclus dans certaines zones se retrouve dans la version d’Ozamu Tezuka de « Métropolis » : les robots qui quittent la zone sous-terraine vers laquelle ils sont attitrés sont abattus. Etonnant parallèle, dans le « Métropolis » de Fritz Lang, ce ne sont pas des robots mais des ouvriers humains qui sont parqués dans les zones inférieures de la ville.

C’est d’ailleurs sans doute par rapport à la question du travail que les robots interrogent le plus notre société. Le mot même robot, inventé par l’écrivain, journaliste et dramaturge Karel Capek à partir du mot tchèque robota, signifie dur labeur ou corvée. Si la robotique s’est développée d’abord aux Etats-Unis, son essor y a été stoppé par l’action des syndicats, qui se sont opposés à l’automatisation des procédés de production. De même, dans « Blade Runner » dans certaines usines, les syndicats s’opposent au remplacement des humains par des machines. Au Japon, en revanche, la faiblesse des syndicats a permis le développement de la robotique ce, dans un contexte particulier : celui de la fin de la Seconde Guerre mondiale, où la relance de l’industrie japonaise était grevée par le manque de main-d’œuvre.

Les robots sont déjà très présents dans notre quotidien où ils effectuent les tâches les plus répétitives et les plus dangereuses, souvent sans que nous y prêtions attention (par exemple, l’ouverture automatique des portes). Ils devraient, d’ici une dizaine d’années, accomplir toute une série de « tâches plus mécaniques et plus laborieuses : le nettoyage des rues et des immeubles, l’assistance domestique, le soin aux personnes âgées. Ils seront également très présents dans les interventions à haut risque comme celles de lutte contre le bioterrorisme, la manipulation de substances toxiques, les tâches environnementales. Les robots iront surtout là où l’homme ne doit pas aller : dans les régions extrêmes, pour l’exploration spatiale et sous-marine. » [3]

En ce sens, l’automatisation de la société constitue une solution pour nous libérer de ces tâches répétitives, ingrates et faussement garantes de notre indépendance et de notre autonomie. Pour autant, en dotant les robots d'émotions humaines, ne risque-t-on pas de voir se réaliser le scénario imaginé en 1921 par Karel Capek, dans sa pièce « RUR (Rossum’s Universal Robots) » : les robots, fabriqués par l’homme pour accomplir les tâches les plus pénibles, ne finiront-ils pas se rebeller contre leur créateur ? A moins que le message de Capek ne soit adressé à nous, humains ?

 

Et traiter les robots comme des hommes a certaines limites. Comment statueraient des juges s’ils avaient à juger l’ordinateur HAL de « 2001, l’Odyssée de l’Espace » pour l'assassinat de l'astronaute Frank Poole ? Ils auraient à statuer sur l'aptitude d'une machine consciente à prendre des décisions, et devraient définir sa responsabilité pénale. Inversement, si HAL est jugé conscient de ses actes, Dave Bowman devrait-il être jugé pour l’avoir débranché ? Cela pourrait-il être considéré comme de la légitime défense ?

 

(réalisé pour les fanes de carottes en collaboration avec Llo et stellasabbat)

 

[3] Kazuhito Yokoi, co-directeur du laboratoire franco-japonais de robotique de Tsukuba, cité in « Hommes et machines doivent apprendre à se comprendre », Publico, Madrid, article repris dans le supplément technologies de Courrier International, n° 941, 13-19 novembre 2008, p. III.

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 07:42
(réalisé pour les fanes de carottes)

Robots

 

IV - Robots et émotions :


Quand les robots ont mal

IV.2 : douleur


Les robots ont besoin comme les humains de ressentir des émotions. Cela leur permet aussi de mieux vivre en société en adaptant leur comportement en fonction des situations. Par exemple, non seulement la peur mais aussi la douleur sont des émotions particulièrement importantes pour éviter de refaire sans cesse les mêmes erreurs.

 

La souffrance et la douleur chez les robots, dans la fiction ou dans la réalité, si elles s'expriment sont programmées. En effet, un robot peut souffrir : il suffit de créer cet accès à la douleur en mettant les bons capteurs au bon endroit. C'est d’ailleurs très nécessaire à sa protection afin d’adapter son comportement si sa peau est percée ou si l’un de ses moteurs se casse. Un robot sans souffrance a un apprentissage limité des dangers de la vie… tout comme une personne dont les connexions nerveuses défaillantes ne lui donnent pas de sensation de douleur. Elles ont de nombreux problèmes de santé : fractures, brûlures, coupures, hématomes...

 

En pratique, dans notre monde, certains êtres mécaniques sont conçus pour exprimer la douleur pour entraîner les étudiants en médecine, tel le mannequin électronique simulant un accouchement appelé NOELLE [1] [2] qui simule les contractions et exprime la douleur d'une femme ou encore le robot composé d'un visage humain qui va grimacer sous la roulette du dentiste [3]. En science-fiction, on trouve le cas de R2D2 dans « Star Wars » qui couine quand il se prend des décharges électriques.

 

Dans « Blade Runner » de P.K. Dick (ou le film de Riddley Scott qui en est tiré), après une révolte sanglante de réplicants dans une colonie martienne ceux-ci sont bannis de la Terre. Ceux qui tentent de revenir sur Terre en situation irrégulière sont détruits (subissent un « retrait ») un à un par des chausseurs de robot (comme Blade Runner). Or, même s’ils ont été programmés pour arriver à simuler ce qu'aurait ressenti un être humain (bien qu'ils ne ressentent pas de « vraies émotions »), comme ils n'ont pas d'enfance et sont créés directement en tant qu'adultes, leur manque d'expérience peut trahir leur nature robotique. Cependant, il existe un modèle très perfectionné, le « Nexus 6 ». Certains spécimens ont développé de « vraies émotions », et d'autres peuvent être dotés de souvenirs. Le Blade Runner doit donc se fier aux maigres différences entre les replicants et les humains, et emploie pour cela le test de Voight-Kampff qui permet de déceler l'empathie. En effet, les replicants n'ont aucune empathie et ne réagissent pas quand ils se font prendre. Ils n'aideront pas l'un des leurs qui serait capturé. Et ils ne souffrent pas si, par exemple, on met à mort un animal face à eux. On peut cependant noter que dans l'adaptation au cinéma, les robots vont voir leurs créateurs parce qu'ils veulent vivre plus longtemps. Ils ont peur de mourir si vite et sont en colère contre leurs créateurs qui leur ont donné une vie si courte.

 

Les humains peuvent ressentir des émotions pour les robots, et pour leur propre apprentissage les robots auront besoin de plus en plus de développer des sentiments pour les vivants, eux-mêmes et les autres robots. L'existence d'empathie et de souffrance est pour l'instant un critère offert par la Science-Fiction pour conserver une distinction entre les humains et les robots, mais la réalité est plus complexe. L'absence de douleur chez les robots permet aux humains de leur rendre leur statut de simple objet. Pourrons-nous continuer longtemps à considérer les robots comme des objets ?

 

(réalisé pour les fanes de carottes en collaboration avec Llo et Stellasabbat)

 

[1] http://www.ledroideenchaine.com/news+article.storyid+3564.htm

[2] http://www.gaumard.com/viewproducts.asp?idproduct=40&idcategorie=62

[3] http://www.ledroideenchaine.com/news+article.storyid+3667.htm

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 07:14
(réalisé pour les fanes de carottes)

Robots

 

IV - Robots et émotions :


Quand les robots ont peur

IV.1: émotions primaires


Une fois munis de moyens d'interagir avec leur environnement, et d'un aspect humanoïde, il manque encore aux robots une étincelle d'humanité à travers le biais des émotions et de la conscience.

Plusieurs recherches mènent à permettre aux machines de déceler les émotions chez les hommes. Ainsi une équipe de l'Heudiasyc [1] a défini les éléments d'un visage permettant de mettre en évidence les six émotions partagées par l'ensemble des êtres humains : joie, peur, tristesse, colère, dégoût et surprise et a ensuite appris à un robot à reconnaître ces caractéristiques physiques. Reconnaître les émotions humaines est une chose, mais qu'en est-il des émotions propres des robots ?

 

L'intérêt de leur donner des émotions [2] est tout d'abord du même ordre que celui de leur donner un physique d'humain : faciliter leur acceptation par les hommes. Nexi [3] [4] MDS (Mobile Dexterous Social), un petit robot du MIT qui se veut social, peut faire apparaître sur son visage différentes émotions. De même, se développent actuellement des émoti-robot (ou émorobots) [5] qui réagissent en fonction des attitudes des gens qui lui font face. Ainsi le « heart robot » de Dave McGoran de l'Université de West England [6] [7] est une petite marionnette en plastique qui possède un cœur rouge battant à un rythme variable, et sa poitrine simule le mouvement d'une respiration. Il réagit au son, au toucher et aux mouvements proches. Mais il ne ressent rien. De même, les robots qu'Asimov a créé dans de nombreux textes de la série des « Robots » ont des comportements proches de ceux des humains mais n'ont pas d'émotions réelles.

 

Or, comme on l’a signalé, la notion d’apprentissage chez les robots est doublée de celle de récompense. Les robots sont alors dotés d’émotions primaires, pour leur permettre de fonctionner de manière suffisamment indépendante et efficace et d’interagir avec leur environnement. Les émotions privilégiées sont la culpabilité et son corollaire, la satisfaction du travail bien fait, ainsi que la peur, ce qu’explique David Moffat, professeur d’informatique à la Glasgow Caledonian University [8] : « L’émotion est très importante chez les humains. Ainsi, un homme poursuivi par un ours éprouve de la peur ; et il apprend à la suite de cette expérience à ne pas s’approcher des plantigrades. Les robots ont besoin de la même chose. Un sujet complètement dépourvu d’émotion ne se fixe aucun objectif et n’a aucune raison de se lever le matin. L’émotion devient la récompense ou la punition qui l’inciteront à atteindre son but. » Une conception restrictive des motivations humaines ou, pour reprendre les termes de Moffat, de ce qui nous donne une raison de nous lever le matin. Certes, le travail, auquel nombre d’entre nous sommes contraints, fait aussi appel à ces émotions primaires, mais l’homme n’est pas réductible à l’activité qu’il accomplit pour se loger, se nourrir… D’autres motivations lui font quitter son lit le matin, plus épanouissantes que cette soi-disant indépendance que, nous dit-on et nous redit-on, nous procurerait le travail salarié, qui relève plus, soit-dit en passant, de la sujétion à un patron.

 

Quand la Science-Fiction oublie la règle de l'absence de sentiments des robots, on part relativement vite dans les excès. Ainsi, Marvin est un robot dépressif dans le « Guide Galactique » de Douglas Adams (adapté au cinéma sous le titre « H2G2 »), et Bender le robot de la série « Futurama » (dessinée par les créateurs des Simpson) se saoule régulièrement pour oublier. On peut citer aussi Wall-E, le petit robot nettoyeur, du film d'animation de Pixar « Wall-E » (2008) qui tombe amoureux d'un autre robot. Dans la nouvelle « Fou Furieux » de R.A. Lafferty, les robots bichonnent quelques humains pour les garder en colère et de mauvaise humeur, afin de récolter une substance ainsi produite qui leur permet de ressentir des émotions.

Cet accès à la conscience et aux émotions est cependant un défi technologique, et donc une quête longue et progressive. C’est parfois aussi le cas dans le monde de la Science-Fiction comme dans « Tous à Zanzibar » de John Brunner (1968), Shalmanaser, l'ordinateur de l'entreprise General Technik est en route vers la conscience, mais ne l'a pas encore tout à fait atteinte. De plus, lorsque la Science-Fiction dote les robots d'émotions, il est également généralement stipulé que ces émotions sont programmées en eux. La « vraie » émotion au sens « humain » du terme reste lointaine.

 

(réalisé pour les fanes de carottes en collaboration avec Llo et Stellasabbat)

 

[1] http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosrob/accueil/decouvrir/imiter/emotions.html

[2] http://www.dylan.org.uk/robotemotion.pdf

[3] http://www.psychoweb.fr/videopsy-cybernetique/mit-s-nexi-mds-robot-l-emotion-robotique.html

[4] http://www.jp-blog.org/index.php?2008/04/05/510-nexi-mds-est-un-robot-qui-signifie-mobile-dexterous-social[3]

[5] http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-1045797,0.html

[6] http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/2470017/A-robot-with-feelings-is-star-of-science-museum-show.html

[7] http://www.sciencedaily.com/releases/2002/12/021216070618.htm

[8] David Moffat, cité dans « La culpabilité comme moteur », The Sunday Telegraph, Londres, article repris dans le supplément technologies de Courrier International, n° 941, 13-19 novembre 2008, p. VIII.

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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 07:29
(réalisé pour les fanes de carottes)

Robots

 

III - Robots et apparence humaine :


Quand les robots s'expriment comme l'homme

III.3 : parole


Pour parfaire leur apparence humaine, lorsqu'on a déjà donné au robot la capacité de reconnaître son environnement, de s'y déplacer de manière autonome, de réagir à des stimulus, la marche bipède, une peau et un visage humain, il manque encore la capacité d'interagir avec l'homme. Pour cela, il lui faut comprendre et répondre. Dans la version muette du films « Metropolis » par Fritz Lang (1927) [1], le robot aux traits de Maria, est totalement capable de communiquer avec les autres. C'est d'ailleurs son but, car il doit discréditer la femme qu'il remplace en tenant des discours opposés à ceux que son double a usuellement.

 

On voit de plus en plus sur Internet des bots conversationnels, petit logiciels qui répondent par écrit aux questions de clients, ou simplement tiennent une conversation. Mais ce type de bot fonctionne simplement par reconnaissance de mots clefs dans la phrase que son interlocuteur lui soumet.

La compréhension que doivent mettre en œuvre les robots est plus complexe car elle passe par l'oral et le déchiffrement des gestes. Les mots clefs doivent être identifiés dans une phrase prononcée par une personne articulant plus ou moins bien, et avec une voix grave ou aiguë…

 

La synthèse vocale n'est pas une nouveauté, car dès 1970 les premiers robots interactifs parlent et saluent le public. Mais il faut attendre 1990 pour qu'ils acquièrent la perception sensorielle leur permettant d'envisager de répondre. Et c'est récemment que l'interaction passant par la compréhension de ce qui est émis par l'interlocuteur a pu être mise en œuvre. C'est en effet un domaine très complexe, utilisant des formules mathématiques sophistiquées.

Le robot d'apparence humaine ReplieeQ1 [2], développé par l'« Intelligent Robotic Laboratory » l'Université d'Osaka et en plus de mouvements identiques à DER2 [3], peut comprendre un certain nombre de notions et y répondre (voir la vidéo [4]). Ce robot est destiné à tenir des conférences, servir de guide, ou répondre à des requêtes simples. La voix qui franchit l'émetteur de sons est synthétisée par l'ordinateur. Elle n'est pas articulée.

 

Or dès le 17ème siècle, il existait des robots capables de parler en utilisant les mêmes organes que les humains. Le Baron Von Kempelen [5] fut par exemple l'auteur de plusieurs machines "parlantes". Il expliqua le fonctionnement de l'une d'elles dans son ouvrage "Mechanismus der Menschlichen Sprache" (Mécanisme de la parole humaine). Beaucoup plus récemment, en 1999, des scientifiques en robotique de l'équipe de Kazufumi Nishikaw de l'Université Waseda au Japon ont repris ces idées en les modernisant quelque peu. Ils ont donc développé un prototype qui se nomme Waseda Talker [6] [7] possédant lui aussi tout les éléments pour articuler des mots (langue, dent, lèvres, palais) ainsi que ceux pour les émettre (corde vocale et poumons). Les poumons sont ici mécaniques, et fonctionnent comme des pistons. Les cordes vocales et la glotte permettent là encore de faire varier la hauteur du son (grave ou aigu). Les dimensions sont légèrement plus grande que les organes humains (facteur 1,2 à 1,3). Toutefois, bien que les fréquences reproduites pour les voyelles soient proches de celles de l'homme, la voix ne paraît pas naturelle. Depuis, ils ont fait évoluer le système et ont présenté en 2007 la version 7 [8] qui, depuis la version 4 [9], est de plus équipée d'une sorte de masque de manière à être plus anthropomorphe.

Une autre équipe, cette fois à l'Université des Sciences de Tokyo, a également récemment développé un robot dont la bouche articulée effectue des mouvements avec sa langue en silicium et sa mâchoire pour reproduire des sons [10]. Il est capable de reproduire le son des voyelles.

Mais ces systèmes nécessitent encore des perfectionnements car les sons obtenus restent imprécis, et l'émission des consonnes reste encore à développer pour en arriver à l'équivalent de la tête parlante imaginée en 1984 par William Gibson dans le « Neuromancien ». Cette tête mécanique est reliée à un terminal d'ordinateur. Sa voix n'est pas de synthèse, mais bel et bien, comme pour ces deux robots développés par les asiatiques, d'origine mécanique : « un bel arrangement d'engrenages et de tuyaux d'orgues ». Sa voix est qualifiée de « mélodieuse et inhumaine ». Aaah, la petite voix métallique souvent attribuée aux robots...

 

Toutes ces tentatives pour rendre les robots similaires aux hommes peuvent soulever quelques questions. Il est effectivement utile de rendre l'aspect des robots le plus avenant possible si l'on doit les rencontrer au jour le jour dans la rue ou chez soi. Mais si l'on se place dans un avenir futuriste, cela ne peut-il pas mener à des situations périlleuses comme celles envisagées par la Science-Fiction ? Ainsi, les replicants imaginés par P. K. Dick dans « Blade Runner » et les cylons, robots humanoïdes de la série TV « Battlestar Galactica », ont les capacités de décision, l'autonomie et tous les éléments physiques cités jusqu'ici : une peau, la capacité de s'exprimer et une apparence complètement humaine. Tout ceci les rend physiquement indiscernables d'un humain. Et c'est justement ce qui, dans les relations qui les lient aux humains, leur permettent de s'insérer dans la société humaine… Reste un dernier point cependant : les émotions et la conscience.

 

(réalisé pour les fanes de carottes et rédigé en collaboration avec llo)


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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 08:02
(réalisé pour les fanes de carottes)

Robots

 

III - Robots et apparence humaine :


Quand les robots ont le visage de l'homme

III.2 : visage humain


Toujours dans le but de faire ressembler les robots aux humains afin qu'ils s'insèrent dans la société aisément (ils sont destinés, par exemple, à aider les personnes âgées au Japon afin qu'elles ne restent pas seules [1]), les roboticiens s'attachent à donner aux robots un visage familier, en plus de la bipédie.

Dans les films « Metropolis », aussi bien la version muette de Fritz Lang (1927) [2] que dans le film animé de Rintaro (2001) d'après le manga d'Ozamu Tezuka (1947), c'est cette ressemblance parfaite entre l'androïde et l'humain qui est essentielle à l'intrigue du film. Dans le premier cas, la nouvelle Maria remplace son double vivant, et dans l'autre cas, la fillette destinée à trôner à la Ziggurat, Tima, est à l'image de la petite fille décédée de son inventeur. Tout comme David, le petit garçon du film « A.I. », de Steven Spielberg, la ressemblance à un vrai être humain est volontaire afin que le remplacement soit un succès.

 

Le Robonaute [3] de la Nasa a également un aspect vaguement humain, du moins pour la partie haute de son corps, du fait qu'il a été doté d'un tronc, de deux bras et d'une tête. En pratique, il servira pour aider des astronautes, et c'est sa dextérité qui prime avant son aspect, cependant, sur sa tête a été dessinée la ligne des pommettes créant une sorte de nez, et des orifices sont positionnés à l'emplacement où l'on s'attend à trouver des yeux.

La similitude du visage mécanique avec celui de l'humain passe ainsi par l'existence d'éléments essentiels : le nez, la bouche, les deux yeux positionnés au bon endroit et sa texture, telle la peau. Mais ce n'est pas tout, il faut également que cet ensemble soit capable de mouvements harmonieux et expressifs ce qui est encore peu efficace à l'heure actuelle et permet de distinguer en quelques minutes l'humain du robot.

 

Dans le monde de la robotique, différents robots existent ainsi avec de la peau et un visage très ressemblant tels que DER2 [4] ou ReplieeQ1 [5] qui ont l'aspect d'une femme et la petite sœur ReplieeR1 – une enfant de 5 ans. DER2 est développé par Kokoro, une filiale du groupe Sanrio, et ReplieeQ1, par l'« Intelligent Robotic Laboratory » l'Université d'Osaka. Ils sont développés afin d'en faire des guides féminins. Elles sont capables de faire des mouvements des bras, de la tête et du torse et de synthétiser des phrases préprogrammées, leurs lèvres bougeant pour accompagner la synthèse de la parole (voir la vidéo [6] de DER2) mais là encore elles expriment très peu d'émotions avec leur visage, leurs traits restant fixes.

Cette texture de peau reste un must dans le cas des films et romans de Science-Fiction dans lesquels les robots sont très semblables aux humains, au point de pouvoir les confondre. C'est le cas pour les robots du film « Terminator », pour le personnage de DATA de « Star Treck TNG », ou encore pour les replicants de P. K. Dick dans « Blade Runner » et les cylons de la série TV « Battlestar Galactica ».

 

A l'inverse de tous ces efforts pour rendre l'aspect des robots le plus amical possible une équipe anglaise de l'Université de Reading dirigée par le Professeur Kevin Warwick (aka Professor Cyborg) s'est efforcée de créer un robot effrayant dans le but de tester la réaction des hommes face aux robots [7]. Avec sa tête blanche squelettique, ses yeux bleutés démesurément grands, et ses dents menaçantes Morgui, ou Mo de son petit nom, a effectivement de quoi faire peur. Et heureusement encore que son passe temps favori n'est pas de raconter des histoires d'horreurs aux visiteurs du laboratoire.

 

(réalisé pour les fanes de carottes et rédigé en collaboration avec llo)

 

[1] http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p20040408/articles/a237319-.html
[2] http://www.columbia.edu/ccnmtl/projects/engel/films/metropolis2.mov
[3] http://robonaut.jsc.nasa.gov/
[4] http://www.newlaunches.com/archives/actroid_der2_fembot.php
[5] http://www.sur-la-toile.com/article-758-Repliee-Q1-Un-andro%EFde-tres-realiste.html
[6] http://fr.youtube.com/watch?v=4sjV_lxSVQo
[7] http://www.guardian.co.uk/uk/2003/jul/17/highereducation.science

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4 juillet 2009 6 04 /07 /juillet /2009 07:43
(réalisé pour les fanes de carottes)

Robots

 

III - Robots et apparence humaine :


Quand les robots marchent dans les pas de l’homme

III.1 : bipédie


Un autre élément caractérisant le vivant que les roboticiens souhaitent faire acquérir à leurs machines est la ressemblance avec l’homme. Cet aspect humanoïde est essentiel afin que les robots soient acceptés par l’homme dans leur environnement quotidien, comme par exemple les petits robots d’accueil Emiew et Emiew2 de Hitashi [1] qui sont amenés à évoluer dans une entreprise. De même, afin d’être accepté comme compagnon de jeu, le robot ludique - Qrio (« Quest for cuRIOsity », Quête de la cuRIOsité en français, son ancien nom de code étant le SDR-4XII pour « Sony Dream Robot ») de Sony ressemble à un petit bonhomme [2]. C’est par ce même principe que les droïdes de protocoles tels C3PO des films « Star Wars » ou le robot « à tout faire » NDR-114 (Andrew) dans le film « L’Homme Bicentenaire » de Chris Colombus (1999) qui doivent interagir avec les humains, ont également un aspect humanoïde. Cette humanité conférée aux robots, qui sont alors qualifiés d’androïdes, passe essentiellement par la ressemblance physique.

 

Cette ressemblance physique tient essentiellement à la bipédie. Or la marche progressive des robots vers la bipédie est soumise à des contraintes d’équilibre et de position du centre de gravité.

Les hexapodes et quadrupèdes ont un nombre plus élevés de points d’appui et peuvent franchir des obstacles de manière plus aisée, tandis que l'emprise au sol est plus faible. Mais la bipédie requiert un nombre élevé d'articulations dans un espace de volume réduit, le système doit être en permanence en équilibre, soit statique, soit dynamique, et doit avoir la possibilité de mettre en place des corrections rapides des déséquilibres.

Les roboticiens et les chercheurs de l’IRCCyN (Institut de Recherche en Communications et en Cybernétique de Nantes) s’attachent donc à étudier la bipédie et les mécanismes de la marche. Pour cela, ils ont créé deux robots marcheurs [3]. Le robot Semi-Quad [4] est une simplification d’un robot quadrupède qui aurait un déplacement de ses pattes par paire, la quadrupédie est donc simulée avec une bipédie. Le robot-rabbit [5] [6] est un robot bipède développé dans le cadre du projet Robea «Commande pour la marche et la course d’un robot bipède».

Mais ces deux robots ne mettent en œuvre que des « jambes » et doivent être reliés à un système électronique de commande pour fonctionner. Il leur manque également encore un corps.

 

Or, si l’objectif est de créer un robot totalement autonome, il doit embarquer dans le volume limité de son corps à la fois son énergie (batterie) et le système de commande. Or la masse qu’il est possible de transporter est également limitée, et en général doit être positionnée en hauteur (tronc) ce qui a une grande influence sur la dynamique et l’équilibre du système (position du centre de gravité).

Ainsi en 2003, l’équipe du Professeur Yasuo Kuniyoshi au Japon a fait une démonstration d’un robot humanoïde de 70 kg appelé R Daneel (en hommage au personnage fictif de Isaac Asimov, R. Daneel Olivaw) capable de passer d'une position couchée sur le dos à une position accroupie en moins de 3 secondes, ce qui est bien plus rapide que les autres robots développés jusque là [7]. La même équipe du Laboratoire « Intelligent Systems » de l'Université de Tokyo a présenté un robot très ressemblant à Daneel (mesure 1,55 m et pèse 70 kg). Il est capable de soulever un paquet de 30 kg d’une étagère ou encore de tirer à lui en le décollant du sol par dessous des deux bras un mannequin de taille humaine de 66 kg [8] là, où, jusqu’ici les robots soulevaient au mieux 10 kg. Ces prouesses sont possibles grâce à environ 1800 capteurs de toucher répartis sur quasiment tout le corps.

 

Ce corps existe également pour le robot d’accueil de Honda, Asimo (Avanced Step In Innovative Mobility) [9] ou son « concurrent » Hubo (ou KHR-3) [10] du KAIST (Institut des Sciences et Technologies Avancées de Corée).

Hubo, en 2005, avec ses 1,20 m et ses 55 kg marche à 1,2 km/h et court à 3 km/h, peut danser, soulever des objets et serrer des mains. Albert Hubo, un modèle plus récent marche à 1,5 km/h et peut faire apparaître diverses expressions sur son visage.

Le nouveau modèle de l’Asimo de Honda, présenté en 2007, est capable de faire de nombreux déplacements relativement complexes pour un robot : courir à 12 km/h, s'arrêter sur place, faire un demi tour sur lui-même, monter les escaliers… mais son autonomie énergétique reste assez réduite. De plus, une part des éléments de contrôle de ce dernier modèle sont déportés à cause des limitations de l’encombrement.

Il est possible de citer également des modèles d’apparence plus simple tels le marcheur bipède Cornell [11] de l'université de Cornell, le robot Denise (1,50 m, 8 kg et peut marcher à une vitesse de 1,44 km/h) de l'université de technologie de Delft aux Pays-Bas [12] qui possède des genoux, le Toddler du MIT [13]… Pour en savoir plus, il existe un catalogue des robots bipèdes sur le site du LAG (Laboratoire d’Automatique de Grenoble) à l’Institut National Polytechnique de Grenoble [14].

 

Mais la bipédie ne fait pas tout pour qu’un robot ressemble vraiment à un humain, se fonde dans la société et y passe inaperçu. Des robots tels que ceux qui apparaissent dans le film « Terminator » (aussi bien le Terminator, que le robot TX conçu pour tuer les humains), possèdent également une plastique et un visage très similaires à ceux des hommes.

 

(réalisé pour les fanes de carottes et rédigé en collaboration avec llo)


 

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