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InTheBlob

ce truc est mon blog.. qui l'eut cru!
il contient :
- des trucs et des n'importe-quoi dans la catégorie En Folie,
- des photos et des dessins dans In Plano
- des articles de lecture dans les différents In Folio
- des amusements littéraires dans In Quarto
- des articles sur la musique dans In Octavo
- des recettes de cuisine dans In Douze (parce que midi, c'est l'heure !)
- des articles de cinéma dans In Seize (Neuvième)
- des articles de science et de fiction dans In Dix-Huit (parce que c'est le format suivant)

Voilà, vous êtes prévenus.

Inthepast

23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 07:43

Histoire sans parole
- Partie 3 : Regards -




















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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 07:42

Histoire sans parole

- Partie 2 : l'autre -




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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 07:41

Port-folio créé pour les fanes de carottes, le blogzine de (science) fiction :

Histoire sans parole

- Partie 1 : L'un -






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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 08:08

L'envahie

Partie 4 : végétation


9 Septembre 2007

Ce matin, j’ai retrouvé mes observateurs dans le salon. Cette fois encore, comme pour me remercier de m’être laissée observer, mon lit, laissé défait, avait été refait avec des draps propres, mon linge lavé, repassé et rangé dans mes placards.
A la réflexion, je me dis qu’ils sont restés là assez longtemps, semblant attendre quelque chose. Ce n’est pourtant pas un lieu où il se passe beaucoup de choses.
Je me suis bien gardée d’inviter qui que ce soit à me rejoindre sous la couette pendant cette période. J’accepte qu’ils m’utilisent comme cobaye pour découvrir les mœurs humaines, mais là, il y a des limites ! La reproduction sexuée, ils l’apprendront ailleurs !

Dans le salon, le pot était déjà à leur pied. Quels êtres prévenants !
Pour les distraire, j’ai allumé la télévision avant d’aller prendre mon petit déjeuner.
De retour, j’ai constaté que la chaîne avait changé. Au bout de quelques minutes, j’ai observé un nouveau changement. Mais ce sont les seules manifestations qui pourraient prouver que les arbustes plantés dans le salon ne sont pas de simples plantes.

 


 

11 Février 2008

Ça fait aujourd’hui environ un an et trois mois que ces pseudo-végétaux sont arrivés. Et depuis leur intrusion dans mon salon ils n’ont plus bougé. Je leur ai parlé pendant plusieurs semaines en leur décrivant le programme du soir. Avant de me lasser.
Je leur laisse la liberté de voir ce qu’ils veulent quand rien ne m’intéresse, mais quand je souhaite voir quelque chose de bien précis, ils sont priés de ne pas zapper de façon intempestive. La nuit, ils doivent baisser le son. Telle est la règle !
Notre cohabitation se passe bien. J’ai mis de la terre dans le pot, leur expliquant que ça paraîtrait moins étrange. J’invite de nouveau des amis chez moi. Le vaisseau dans le jardin s’est progressivement laissé envahir par les liserons et les hautes herbes, et si l’on me questionne, je parle d’une œuvre d’art achetée à un artiste sur une foire…
Initialement, et pendant à peu près deux mois, ils « regardaient » des programmes culturels sur l’histoire, les sciences, la littérature. Ces quatre derniers mois, ils avaient tendance à regarder, un peu trop à mon goût, des divertissements tels que des émissions de talk show, voire des dessins animés. 
Puis, il y a un mois et demi, j’ai remarqué qu’au fil du temps, leur zapping devenait moins fréquent, jusqu’à cesser totalement il y a deux semaines.

 


 

29 Février 2008

Encore trois semaines viennent de s’écouler. Il n’y a plus de manifestation visible de leur part, ils ne zappent plus. Je m’interroge sur les répercussions de la télévision sur leur état actuel.

Ils sont là, chacun dans son pot respectif. Une feuille a jauni il y a quelques jours sur celui de droite. Les autres me semblaient en berne et ternes. Comme par réflexe, j’ai arrosé avec un peu d’engrais, et de nouveau les feuilles ont bonne mine.

FIN

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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 08:06
L'envahie

 

  Partie 3 : migration

 


14 février 2007

Ce matin, j’ai ouvert les volets et vérifié que la capsule était toujours là. C’était le cas. Arrivée à la cuisine, j’ai lancé à la cantonade « Salut les légumes! »… et je me suis figée. Ils n’étaient plus là!
Un frisson de panique m’a parcouru l’échine. Imaginons une seconde qu’ils soient allés chez les voisins ! Ils ont des enfants, et seraient fort probablement moins accommodants que moi !! J’ai jeté des regards désespérés par la fenêtre, guettant des traces de leur passage, le voisin sorti de chez lui en hurlant, des gyrophares, les pompiers ? Rien de tout ça.
C’est seulement à ce moment-là que j’ai remarqué que mon petit déjeuner avait été préparé. Un soupirant silencieux et qui aurait voulu me faire une surprise ? Horreur, l’unique homme qui se serait intéressé à moi depuis des mois aurait été désintégré par des végétaux envahisseurs !
Craignant le pire, j’ai entrepris de faire le tour de la maison à la recherche d’une autre trace du passage d’un visiteur. Au lieu d’un bel éphèbe, j’ai retrouvé les deux farceurs dans ma salle de bain. J’ai d’abord poussé un profond soupir de soulagement : pas de catastrophe, et tant pis pour mon rêve brisé.
Puis, j’ai réalisé qu’ils étaient plantés dans ma cabine de douche. J’ai laissé échapper un juron, pestant que je ne pourrais plus prendre de douche, et j’ai quitté les lieux en emportant ma brosse à dents et mon nécessaire de toilette. Ma cuisine ferait bien l’affaire pour une toilette de chat, en attendant de trouver une solution.
Etrangement, l’après-midi, comme s’ils m’avaient comprise, mes hôtes avaient quitté la cabine de douche pour se placer près de la fenêtre.

 


 

28 février 2007

Voilà deux semaines qu’ils sont dans la salle de bain. De nouveau, il m’a fallu apprendre à vivre, m’adapter et accepter leur présence dans un endroit aussi intime. Je m’habille et me déshabille dans ma chambre. J’ai mis un paravent opaque pour isoler le coin toilettes. Je rentre dans ma cabine de douche enroulée dans une serviette de bain…
Pour rendre leur présence plus naturelle, le plus simple était de les faire passer pour des plantes vertes. J’ai caché le fait qu’ils étaient à même le sol en plaçant une serviette à leur pied, dans un beau froissé négligé.

 


 

30 Avril 2007

Deux mois se sont écoulés. Cette fois encore, ce n’est que lorsque j’ai pu me comporter sans trop de gène face à eux (il y a des limites à ma pudeur, tout de même) qu’ils ont déménagé dans une autre pièce. Ils m’ont laissé une salle de bain intégralement récurée.

Leur nouvelle cible a été ma chambre. Le réveil dans une chambre que l’on connaît par cœur et dans laquelle, brutalement, on découvre un matin ces deux-là fut encore une expérience assez traumatisante. Mais cette fois, ils avaient eu le tact de ne pas se mettre au milieu du passage, ni devant un placard… Les deux indiscrets se sont installés, chacun dans l’un des coins laissés libres. Et il m’a suffi de les prier de se déplacer pour que j’installe à ces deux endroits une sorte de pot pour qu’ils s’exécutent au cours de la nuit. Une fois le pot en place, je leur ai demandé de s’installer dedans en leur expliquant pourquoi, et ils l’ont fait pendant que je m’étais absentée.

 

à suivre...

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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 08:02
L'envahie

    Partie 2 : action


10 Décembre 2006

Aujourd’hui, n’y tenant plus, j’ai fini par faire une brève incursion dans la cuisine. Harnachée d’une sorte d’armure métallique composée de deux plaques d’aluminium maintenues par deux liens posés sur mes épaules, et d’un couvercle de poubelle, je n’en menais pas large. Gardant un œil bien fixé sur eux, je me suis approchée avec des gestes lents du placard situé, heureusement pour moi, juste à coté de la porte. J’ai ouvert la porte, pris ce qui m’y intéressait et même plus, et m’en suis retournée avec la même prudence.
Ils n’ont eu strictement aucune réaction.

 

 

7 Janvier 2007

Petit à petit, je suis retournée dans la cuisine de plus en plus longtemps, abandonnant finalement mon armure. Bien sûr, au début, ils me gênaient un peu. Je devais slalomer avec mes casseroles et mes couverts pour éviter ces deux piliers encombrants. Un « pardon » par-ci, un « excusez-moi » par là, à chaque contournement. La politesse, même avec des extra-terrestres. Si ça peut me permettre d’éviter de les fâcher, et qu’ils me dématérialisent suite à un faux mouvement, c’est toujours bon à prendre.
Plus question de me lever et d’aller directement à la cuisine, toute ébouriffée et en tenue de nuit, pour prendre mon petit déjeuner. Je suis quand même pudique. Plus question non plus de manger avec les doigts. Bien qu’ils ne semblent pas avoir d’yeux, je ne peux m’ôter de la tête l’idée qu’ils m’observent.
Tant pis pour les fêtes de fin d’année. Plus de visite d’amis ou de membres de ma famille. Ils auraient été bien surpris de découvrir ces « plantes » au beau milieu de ma cuisine. Si seulement ils s’étaient arrêtés dans mon jardin, ils auraient pu se fondre dans le décor, mais dans la cuisine !


 

 

15 janvier 2007

Aujourd’hui, la neige qui était tombée ces derniers jours a fondu. Voyant qu’apparemment je ne risquais rien en m’approchant d’eux, je suis allée inspecter leur vaisseau. Il a plutôt l’air d’une capsule de bière que d’une marmite ou d’une soucoupe. La capsule, c’est vraiment l’objet terrestre qui se rapproche le plus de la forme de leur vaisseau : assez circulaire, plat, vaguement cannelé sur le pourtour.
Ce qui m’a le plus perturbée, c’est l’absence de porte apparente. Mais vu la manière dont ils sont entrés chez moi, je commence à me demander s’ils ne sont pas capables de passer à travers la matière ou de se télétransporter.
Il n’y a pas non plus de réacteurs ou d’autres moyens de propulsion - d’ailleurs, sous le vaisseau, le sol n’est pas carbonisé.


22 janvier 2007

Plusieurs jours ont passé, et c’est toujours le même statu quo. J’ose à nouveau paraître à la cuisine en tenue de nuit, mes « pardon » s’espacent de plus en plus, et il m’arrive de grignoter sur le pouce sans sortir d’assiette ou de couverts.
Bref, retour à une vie presque normale.


à suivre...
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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 07:58

Texte créé pour les fanes de carottes, le blogzine de (science) fiction :


L'envahie

 Partie 1 : observation

14 novembre 2006

C’était le matin, et j’étais en train d’ouvrir mes volets quand j’ai vu un vaisseau spatial se poser dans mon jardin. Je me suis pincée pour savoir si je rêvais, puis je suis allée me recoucher. Je devais être surmenée…
Je ne sais pas comment ils se sont introduits dans la maison. Tout était fermé.
Ils étaient deux.
Je les ai retrouvés plantés dans la cuisine au moment où j’ai voulu descendre pour boire un café. Dans un instant de panique, je me suis précipitée dehors, en robe de chambre. Plus tard, quand je me suis enfin décidée à rentrer, j’ai constaté qu’ils étaient encore là, au même endroit.

Depuis une semaine qu’ils sont là, ils n’ont pas bougé. Au début, je n’ai pas su quoi faire. J’ai totalement évité d’entrer dans la cuisine, mangeant au restaurant, ou commandant des plats par téléphone. En cas de visite, prétextant une fuite d’eau, je me suis arrangée pour empêcher quiconque d’y entrer. Porte close !
J’étais terrifiée. Pouvais-je encore aller dans ma cuisine sans me faire attaquer ? J’aurais pu me faire électrocuter, ébouillanter, dépecer, frire, ou même transformer en pop-corn ! J’aurais pu me faire irradier par un rayon mortel, téléporter à l’autre bout de la galaxie, ou encore changer en souris verte !
Comment cohabiter avec des extra-terrestres immobiles et silencieux, installés au beau milieu de la cuisine, sans même connaître leurs intentions ? Comment en parler à quiconque sans passer pour folle ?
Malgré ma frayeur, j’ai décidé de garder le secret, mais de tout écrire dans ce journal. Ainsi, si je dois disparaître, il restera une trace de ce qui s’est passé ici. Et s'ils se révèlent pacifiques, ceci sera un cahier d’observation.


 

 

25 Novembre 2006

Aujourd’hui, la curiosité a été la plus forte, et j’ai entrebâillé la porte.
Ils étaient toujours là. Comme statufiés.


 

 

30 Novembre 2006

Cette semaine, pendant un jour chômé, je suis restée un long moment dans l’encadrement de la porte à les observer. Plus tard, toujours à distance respectueuse, j’ai essayé de communiquer avec eux. Mais ce n’est pas facile de faire la conversation à des statues muettes venues d’une autre planète. Par contre, j’ai pu les détailler tout à loisir, de haut en bas.
Ils s’étaient installés côte à côte, et je dirais presque dos à dos. Ils ressemblaient à un amalgame de plante verte, d’arbre et de robot. Mais je ne voyais ni yeux, ni oreilles. Pas de jambes non plus.

 

à suivre...

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 07:57
Sommeil paradoxal
Episode 3 : Epilogue


C’est un objet de forme étrange, à moitié enfoncé dans le sol qui a fait obstacle à mon pied. Ce n’est pas un rocher, la matière est tout autre. Je n’en vois dépasser qu’une grosse pointe arrondie.
Une étrange sensation de déjà vu s’empare de moi et me décide à creuser le sol meuble pour  dégager l’objet.
Petit à petit, il apparaît devant moi. Un rouage. Un rouage comme celui qui avait cassé dans mon entreprise.
Oubliant l’endroit où je me trouve, et le danger qui peut surgir à tout instant, je finis, de manière frénétique, de le dégager. Puis, j’estime son diamètre. Il correspond à celui dont nous avions besoin. C’est notre engrenage. Intact !
Un grand sentiment de découragement et de solitude s’empare de moi. Tout ça ne m’aide guère, au milieu de cet environnement étrange. Et en tout cas, ça ne se mange pas. Je décide quand même de le conserver avec moi, comme artefact de mon ancienne vie, dans l’éventualité où je survivrais. Et accessoirement comme arme si nécessaire, pour augmenter mes chances de survie.
Puis je retourne à l’amas rocheux. En l’observant un peu mieux, je constate que je peux atteindre une plateforme qui se trouve très haut sur la paroi d’un bloc abrupt. Je m’y installe comme je peux et observe la lente descente de l’astre local sur l’horizon, embrasant le ciel de pourpre.
Assis sur cette saillie rocheuse, j’espère passer la nuit sans me faire dévorer par je-ne-sais-quel animal resté tapi dans la végétation ou la grotte durant la journée. Il faudrait être un véritable acrobate pour venir grimper ici. Je ferme les yeux, partiellement rassuré. Puis je songe à mon chat, que j’ai retrouvé un jour perché sur mon armoire. Oh… misère… Je décide de ne pas m’endormir, et je serre le rouage, à m’en faire mal aux articulations, pour me défendre en cas de nécessité.

Une sensation de gêne et un bruit qui ressemble à un miaulement me tirent de mon sommeil. Dans ma semi-conscience, je me gratte le nez. Alors ma main rencontre un pelage. J’ouvre brutalement les yeux en me recroquevillant dans un mouvement brusque. Il faut quelques secondes pour que mon cerveau terrifié constate que ma chambre est revenue à sa place. Le radio-réveil me nargue de son affichage rouge : 5h30. Mimi, après s’être sauvée du lit à cause de mes mouvements brusques, revient sur la couverture et me regarde d’un œil interrogatif. Sur mon oreiller, à côté de moi, quelque chose de froid. Un rouage. LE rouage.

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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 07:55
Sommeil Paradoxal
Episode 2 : Panique 


Je dors à même le sol ! Et ce n’est pas la moquette de la chambre !
Suis-je devenu somnambule ? Non, ce n’est pas non plus le plancher du salon. Ce froid ? Alors, le carrelage de la cuisine ? Mais il y manque les rainures…
J’appelle le chat, « Mimi », d’une voix basse, qui tremble légèrement. Tendant la main devant moi, dans l’espoir qu’il vienne s’y frotter. Mais c’est peine perdue.
J’ouvre les yeux. Mais étrangement, je ne vois pas se découper le carré bleu de la fenêtre. Je suis dans le noir absolu.
Je ne suis plus chez moi ! Ma gorge se serre, une sueur froide se propage insidieusement le long de mon épine dorsale, la panique m’envahit. Mais où suis-je ?
Je referme les yeux pour oublier ce noir impénétrable, oppressant. Incapable de réfléchir, mon cerveau est bloqué. Ma respiration est si rapide que mes poumons vont exploser à force de respirer cet air glacial !
Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qui me paraissent interminables que je retrouve mon sang froid. J’oblige alors ma main à continuer son exploration. Je n’ose pas faire de mouvements rapides. Mon corps reste également figé, dos au sol.
Quelle est cette matière sur laquelle je suis allongé ? Autour de moi, le sol froid paraît inégal et légèrement rugueux. Un peu à droite, mes doigts ont rencontré ce qui pourrait être de l’eau. Vers le haut, l’arc de cercle décrit par mon bras n’a pas rencontré de plafond. Mais je n’ose pour l’instant me lever. Il n’y a pas d’étoile, donc il y a forcément un plafond, mais qui sait à quelle hauteur ? Il ne manquerait plus que je m’assomme dans cette obscurité.

Soudain un feulement rauque, menaçant, me fait sursauter.
Me voici sur mes pieds. Pas le temps de penser davantage, la terreur et les instincts primaux ont pris le dessus sur ma réflexion, et je m’élance dans la direction opposée à celle dont provenait ce bruit signifiant, aux tréfonds de mon cortex, danger de mort.
Mes yeux sont soudain grand ouverts, et je n’écoute plus mes différentes sensations tandis que je cours, parfois sur une roche saillante, et parfois sur une matière spongieuse. Tant pis pour les blessures, l’important est de rester vivant. Je me cogne à quelques parois, faute de voir précisément dans quelle direction aller, quand enfin, là-bas, une lumière, pâle et lointaine, me guide.

Un nouveau râle animal se fait entendre derrière moi. Au loin, la tâche jaune-orangé qui s’agrandit est mon seul espoir. Enfin, j’atteins l’extérieur. La lumière est éblouissante. Après un léger vertige, je reprends ma course en direction d’un amas rocheux au loin.
Ce n’est qu’une fois perché en hauteur que je peux enfin me sentir un peu en sécurité. Je me retourne à la recherche de mon poursuivant, pour vérifier que ma position stratégique en est bien une. Mais, haletant, j’ai beau observer longuement la sortie de la grotte que je viens de franchir, aucun animal n’y apparaît.
Une grande étendue rocheuse, jaunâtre, bien dégagée, s’étend devant moi. Elle fait de cet endroit un bon poste d’observation et de défense. D’ailleurs, au loin, je vois ce qui semble être de la végétation aux tons violacés. Assez proche, une sorte de rivière charrie un liquide rose.
Pour l’instant, aucun signe de vie, si l’on exclut le bruit étrange que j’ai entendu dans la grotte. Mais le temps passant, je me demande de plus en plus si je ne l’ai pas rêvé, ou si cela ne provenait pas du vent.
Au bout de ce que j’assimile à deux heures, je commence à ressentir une sensation de faim. Je vais devoir sortir de mon refuge en hauteur pour tenter de trouver de quoi me nourrir.
Un nouveau regard circulaire m’apprend qu’aucun animal menaçant ma sécurité n’est visible. Je me dirige donc prudemment vers le point le plus proche : la rivière, en espérant y trouver des êtres aquatiques.
A part une eau d’un rose magnifique, aucune agitation dans cette eau. Lentement, j’approche mon doigt de la surface, jusqu’à l’y plonger. La température est agréable. Je goûte alors le liquide qui, étrangement, a un goût de grenadine, en moins sucré. Je prends alors sur moi de compter jusqu’à 200. Aucune réaction violente de mon corps suite à l’ingestion de cette goutte. J’en bois donc un peu plus et j’attends à nouveau. Rien ne se passe, si bien que je finis par boire ce liquide en faisant une coupe de mes mains.
Mais cela me permet juste de calmer ma soif et de manière provisoire les réclamations de mon estomac. Toujours aucun signe de vie à l’horizon.
 C’est quand même plus simple quand on peut trouver à manger au supermarché du coin.
Je retourne à mon poste d’observation, en songeant que ma faim attendra bien un peu.
Tout est trop calme. Bien trop calme pour une personne habituée à vivre dans les remous d’une entreprise en pleine activité. Mais d’un autre coté, il n’y a pas de problème de production ici non plus. A la place, il y a trop de choses auxquelles penser plus importantes que la production. Vivre, survivre, se nourrir, observer pour ne pas se faire dévorer par la créature de la grotte.
A force de regarder en haut, à droite et à gauche, en pensant à ma situation, je finis par trébucher, et tomber.


à suivre...

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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 07:52

Texte créé pour les fanes de carottes, le blogzine de (science) fiction :


Sommeil Paradoxal

Episode 1 : Une semaine atroce


Encore un jour, un seul ! Et ce sera le moment du repos : des vacances. Les premières depuis 6 mois. Mais il faut d’abord achever cette semaine cauchemardesque.
Lundi, une machine est tombée en panne. Une casse, une véritable belle grosse casse mécanique d’une pièce maîtresse. Un massacre.
Et voilà, toute une production arrêtée pour un engrenage qui a cédé. Usure, fin de vie, qu’il repose en paix.
Le réparateur appelé en urgence n’a pu que constater l’étendue des dégâts. Tel le garagiste face à un moteur dont la courroie de distribution aurait rompu à 130 sur autoroute, il a pu seulement dire : c’était inévitable, mon bon monsieur, usure normale, il fallait remplacer avant, selon les préconisations…
Soit la machine doit être réparée, 4 mois de délai pour avoir les pièces, faites sur mesure, sans parler du temps que prendra la réparation, soit elle doit être remplacée, et là, le délai est tout aussi prohibitif, économie de marché oblige, tout ça doit venir de Chine…

Aujourd’hui, c’était véritablement l’apothéose. Non seulement il a fallu continuer de courir dans tous les sens pour régler ces problèmes et réorganiser toute la production, mais en plus subir les remontrances du patron, jamais satisfait de la rapidité avec laquelle, nous les cadres, nous gérons les situations de crise. S’il nous accordait les crédits pour remplacer les machines au moment où nous signalons qu’elles méritent de l’être, tout ça ne serait pas arrivé. Mais non, il faut que ce soit notre faute. Trois ans que celle-là doit être remplacée ; trois ans que nous la faisons survivre grâce à de petits bidouillages. Mais cette fois, pas de bricolage possible.
Et maintenant, il faut en plus que le service financier chipote face aux devis de réparation et de remplacement. Investissement non prévu au budget. La bonne blague ! Et l’arrêt de la ligne de production, il est prévu au budget ? Plus ils tergiversent pour économiser 1000 euros sur une machine de 95 000 euros, plus l’arrêt sera long, et plus les clients seront mécontents…
Je suis las de tous ces problèmes à résoudre, encore et encore…

Après une heure de transports, me voici enfin chez moi. Je retrouve le chat, Mimi, qui attend patiemment ses croquettes et vient se frotter contre mes jambes en ronronnant. Au moins, lui, il n’a pas de problèmes de production, et me réconforte dans ces périodes difficiles.
J’avale rapidement une soupe en sachet, réchauffée au micro-ondes, et me couche. Encore un jour à tenir et je serai en vacances.

Je suis tiré du sommeil par une sensation de froid et un bruit qui ressemble à un miaulement. Dans ma semi-conscience, j’essaye de tirer vers moi la couverture qui semble me manquer. Je tâtonne en vain le long de mes jambes. La prospection de ma main s’oriente vers l’extérieur de mon lit, vers le bas, vers le sol… que mes doigts rencontrent anormalement haut, et bien trop froid…


à suivre...
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