Génétique
II - Les voies de modification de l'ADN
Mutations Partie 3 : hybridation
Quand l'humain et l'animal s'hybrident
Dans la réalité, il n’y a pas encore eu d’hybride entre des animaux et des humains. Cependant, dès l’antiquité, l’imagination fertile des hommes a créé de nombreuses créatures mi-humaines et
mi-animales.
Sans tous les lister [1] , on peut songer, dans la mythologie grecque au centaure, au bucentaure (un centaure qui a un corps de taureau au lieu d'un corps de cheval), aux satyres... Dans le
panthéon égyptien, il existe de nombreux dieux à têtes d’animaux, ainsi que le Sphinx. La religion hindoue [2] comporte aussi de nombreux hybrides tels que Ganesh (mi-humain, ni-éléphant).
D’autres folklores intègrent également les sirènes, mi-femmes, mi-poissons.
D’ailleurs, dans « Titan Quest », basé sur les mythologies antiques, le héros doit affronter de nombreux êtres hybrides hommes-chacals, hommes-crocodiles…
Ces êtres ne sont pas issus de manipulations génétiques en laboratoire, mais, lorsque l’explication est connue, de croisements décrits comme tout à fait naturels (mais divins tout de même).
Ainsi, le Minotaure, est né des amours de Pasiphaé et d'un taureau envoyé par Poséidon.
Dans la science-fiction, que ce soit en film, en roman, ou en jeux, les êtres hybrides issus de manipulations génétique sont nombreux.
L’un des pionniers est H. G. Wells, dans son roman « L’île du Docteur Moreau ». L’île est peuplée de créatures mi-hommes mi-bêtes, créées par le Docteur Moreau et Montgomery, son
assistant, dont l’homme-puma qui finit par tuer le Docteur.
Dans « La Maison des mères » faisant partie du cycle Dune, Frank Herbert imagine des Futars, qui sont des hybrides entre humains et félins.
Dans la nouvelle « La caresse », présentée dans le recueil Axiomatique de Greg Egan, apparaît une femme dont « La tête humaine était tout simplement unie au corps de
l’animal. De la fourrure et des tâches apparaissent sur le cou humain, qui se fondait dans les épaules du léopard. » « Elle ne faisait que deux mètres de long, sans la queue, mais elle
devait bien peser ses cent cinquante kilos. » « Pour arriver à ça, il a fallu faire mille fois plus que simplement mélanger deux tas de cellules. […] mi-chemin entre la greffe fœtale et
la chimérisation. Il y a aussi des manipulations génétiques pour aplanir les différences biochimiques. »
A voir ces exemples, on peut penser que les auteurs se limitent aux mélanges entre humain et mammifère, mais il n’en est rien.
Dans le film « La mouche » de David Cronenberg, un humain est hybridé avec une mouche au cours d'une tentative de téléportation.
La série télévisée « Dark Angel » met en scène des super-soldats qui sont en fait des humains dont l’embryon a été génétiquement modifié dans le cadre du Projet Manticore.
L’héroïne de la série, Max Guevara, possède ainsi de l’ADN de chat et de requin.
Dans le film « Splice » sorti en 2010, deux scientifiques créent un être appelé Dren, en utilisant de l’ADN humain mélangé à de l’ADN de grenouille, de tortue, d’âne, d’insecte,
d’oiseau, et de plante.
En pratique, des cellules souches humaines ont déjà été injectées dans le cerveau d’une souris en 2005 [3] à l’Université de Stanford par l’équipe d’Irvin Weissman. Le but est qu’elles se
différentient dans un environnement sain et fabriquent des cellules de cerveau saines (des neurones).
Par ailleurs, les chercheurs aimeraient bien disposer d’hybrides d’humains et d’animal à des fins expérimentales ou pour répondre à une pénurie d'oeufs humains pour y isoler des cellules-souches
embryonnaires. Ils estiment qu'en utilisant des ovules d'animaux, plus disponibles, ils pourraient créer des hybrides humains-animaux. Au Royaume-Uni, la recherche sur les cellules souches
provenant d’embryons humains est autorisée. Récemment, suite à un long débat [4] [5], les chercheurs ont reçu l’autorisation de produire des embryons à 99,9% humains et à 0,1 % animal (vache ou
lapin) qui ne devront exister que 14 jours puis être détruits.
Le but est de mieux comprendre certaines maladies comme Alzheimer ou Parkinson et de trouver de nouvelles méthodes de traitement.