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InTheBlob

ce truc est mon blog.. qui l'eut cru!
il contient :
- des trucs et des n'importe-quoi dans la catégorie En Folie,
- des photos et des dessins dans In Plano
- des articles de lecture dans les différents In Folio
- des amusements littéraires dans In Quarto
- des articles sur la musique dans In Octavo
- des recettes de cuisine dans In Douze (parce que midi, c'est l'heure !)
- des articles de cinéma dans In Seize (Neuvième)
- des articles de science et de fiction dans In Dix-Huit (parce que c'est le format suivant)

Voilà, vous êtes prévenus.

Inthepast

10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 07:43

InPlano

Au pays des carottes

P1010484

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 07:31

Zig-Zag


Surnom donné à Zongla Zinopon, célèbre héros des guerres zombiques, en raison de sa démarche titubante. Gravement blessé au laser mégatronzique dans la galaxie Zettajaun, il fut amputé de trois de ses cinq appendices ambulatoires et refusa toute tentative de greffe ou d’appareillage, préférant se servir de son handicap pour sensibiliser les citoyens à la cause des vétérans de guerre.

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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 07:56

InSeize

CoinInvité

Invité : B.

 

Film : Daybreakers


En 2009, une étrange maladie transforme l’humanité en vampire. Toute l’humanité ? non !! une petite partie survit, certains sont regroupés dans des fermes afin de fournir du sang frais alors qu’une minorité a réussit à rester libre en vivant cachés, mais pas forcement heureux....
Tout allait bien dans le monde des vampires jusqu'à ce que les fermes de sang voyent leur production chuter, entraînant peu à peu les convertis vers une transformation en monstres tenant plus de la gargouille que du saigneurs de la nuit et ce malgré les recherches pour trouver un substitut au sang humain. Et s’il existait une 3ème voie ?
 
Film intéressant, pas de prise de tête. On peut noter des éléments rappelant Matrix et Je suis une légende qui ôtent un peu d’originalité au film.

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 07:16

InFolio

MorceauxChoisis

 

Les livres dans les livres...

"The truth is that even big collections of ordinary books distort space, as can readily be proved by anyone who has been around a really old-fashioned secondhand bookshop, one that looks as though they were designed by M. Escher on a bad day and has more stairways than storeys and those rows of shelves which end in little doors that are surely too small for a full-sized human to enter. The relevant equation is: Knowledge = power = energy = matter = mass; a good bookshop is just a genteel Black Hole that knows how to read."

"Retenez bien ceci : Livre = connaissance = pouvoir = énergie = matière = masse. Une bonne bibliothèque n'est donc qu'un trou noir cultivé."
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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 07:24

Génétique

 

  I - Introduction

Partie 1 : Historique de la découverte de l'ADN


Quand les hommes étudient les gènes

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », comme disait l’autre [1] (François Rabelais). Quand on entend cette phrase, on pense alors souvent à tous les problèmes éthiques que soulèvent aujourd’hui les sciences. Et il en est un, parmi les autres, qui fait couler beaucoup d’encre : les manipulations génétiques. Qu’elles soient animales ou végétales, elles sont sujet à controverse, car elles mènent à s’interroger sur l’impact sur la santé humaine et l’écosystème de l’apparition de ces êtres modifiés.

Par erreur, les scientifiques vont-ils faire revenir du passé des dinosaures comme dans le film « Jurassic Park », ou vont-ils générer des montres, tels les « Monstroplantes » de la série télévisée animée « Jayce et les Conquérants de la Lumière », ces espèces mi-végétales, mi-animales, dotées d'intelligence qui ont été crées par le biologiste Audric alors qu’il tentait de trouver de nouvelles plantes capables de vaincre la famine dans l'univers. Tel le docteur Frankenstein, dans le roman « Frankenstein » de Mary Shelley, qui a créé de toute pièce une créature à partir de lambeaux de chair humaine, vont-ils créer des êtres nouveaux, mais cette fois directement à partir de morceaux d’ADN (Acide DésoxyriboNucléique) ?

 

De nouveaux êtres vivants ? On pourrait répondre que la nature et les hommes le font déjà… Il suffit d’hybrider deux fleurs pour créer une nouvelle variété, et ça la nature en est parfaitement capable, simplement par pollinisation. De manière générale, la reproduction entre deux êtres vivants qui peuvent se féconder permet la diffusion de matériel génétique en créant ainsi un être nouveau présentant des caractéristiques génétiques propres.

Un autre exemple chez les végétaux, avec une intervention humaine cette fois, les carottes. Elles n’étaient pas oranges à l’origine [2]. Selon les variétés, elles étaient violettes, jaunes, blanches… C’est au 16ème siècle que les Hollandais ont croisé deux variétés de carottes et ensuite, par sélection, obtenue cette variété orange que nous connaissons tous. Mais il ne s’agit pas de manipulation de l’ADN, car au 16ème siècle, l’ADN n’était même pas connue.

En effet, l’ADN est une molécule qui bien que longue et complexe reste trop petite pour être observée à l’œil nu. Il faut attendre l’apparition des premiers microscopes pour que Robert Hooke identifie les premières cellules dans de l’écorce de chêne liège, puis dans des plantes vivantes. Presque deux siècles plus tard, les observations montrent que les cellules contiennent une sous-structure, sans cependant pouvoir en identifier les fonctions. Le noyau est identifié comme un constituant essentiel et permanent de la cellule par Robert Brown en 1831. En 1839, il est établi que les plantes et les animaux sont constitués de cellule par Théodore Schwann.

C’est en 1865 [3] qu’un moine autrichien, appelé Gregor Mendel, mit le premier le doigt sur une première manifestation de l’ADN. En croisant des petits pois de diverses variétés, il obtint des hybrides. Il contrôla ces hybridations de manière à bien pouvoir identifier les deux plantes qu’il mélangeait. Il avait choisi des plantes qui avaient des caractéristiques de forme et de couleur bien spécifiques et reconnaissables, de sorte à pouvoir les retrouver sur les descendances. Et il compta le nombre de descendants ayant les caractéristiques de l’une ou de l’autre plante. Ses résultats lui montrèrent une répartition bien particulière des caractéristiques qu’il étudiait. Il mit ainsi en évidence et publia dans un article de génétique « Recherche sur les hybrides végétaux », les lois de transmission de certains caractères héréditaires.

Quatre ans plus tard, en 1869, l’ADN fut mis en évidence pour la première fois par un médecin Suisse, Friedrich Miescher, qui le nomma nucléine.

Les chercheurs identifièrent ensuite les processus liés à la reproduction et les expliquèrent en comprenant l’importance des chromosomes comme porteur du patrimoine héréditaire. Par exemple, en 1905, aux Etats-Unis, Netie Stevens et Edmund Wilson mirent, en évidence l’existence des chromosomes sexuels, appelés X et Y, et que les femelles portaient deux chromosomes X, pas de Y, tandis que les mâles avaient un X et un Y.

La structure en double hélice de l’ADN contenue dans les chromosomes est identifiée par deux chercheurs, James Watson et Francis Crick, en 1953.

Par la suite, les chercheurs identifièrent les gènes contenus sur l’ADN humain, c’est le séquençage [4]. La fin du séquençage du génome humain est annoncée le 14 avril 2003 [5].

 

De la cellule au noyau, du noyau aux chromosomes, et des chromosomes aux gènes, la compréhension du patrimoine héréditaire s’est faite progressivement et a été tributaire des avancées technologiques permettant l’observation de structures de plus en plus petites. Il a fallu également développer des marqueurs permettant de mettre en évidence l’ADN et ensuite les gènes. Mais la découverte de la radioactivité offrit également les premières opportunités de manipuler cette ADN. Ainsi en 1926, Herman Muller et Lewis Stadler ont montré, de manière indépendante, que les rayons X peuvent induire des mutations « artificielles » de l’ADN. S’ouvrait ainsi la porte des premières manipulations génétiques.



[1]François Rabelais dans « Pantagruel » ou « Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel Roi des Dipsodes, fils du Grand Géant Gargantua » - 1532.

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 07:29

Le coin de l'invitée :

Caprice

Par Shy May Mouty

Elle le voulait, elle l’aurait. Ce n’était qu’une question de temps. Elle était décidée et allait organiser ses recherches pour être efficace.

Par quoi commencer ?

Aujourd’hui elle avait peu de temps devant elle. Il était tard déjà. Elle entreprit alors de regarder dans les catalogues de vente par correspondance. Ces catalogues lourds de tous leurs articles. Petit sourire devant les chaussettes ornées de personnages de Walt-Disney. Puis elle trouva les pages consacrées aux vêtements féminins. Pulls aux couleurs vives, robes vieillottes, moue dubitative. Lingerie, mignon ce soutien gorge, dentelle aux tons nacrés enveloppant la poitrine avantageuse d’un mannequin à la pose artificielle. Bien sur elle, mais sur moi ? Elle passe à la suite. Collants, chaussures pour pieds sensibles, parkas.

Mais où sont les manteaux ? Pas un seul, est-ce possible ? Page ratée ? Elle explore l’index à la fin du pavé monstrueux de pages en papier cigarette. Malles, matelas… pas de manteaux.

Elle abandonna le catalogue et se plongea dans le concurrent, sans plus de succès. Des vestes longues ou courtes, des anoraks, avec ou sans capuche, avec ou sans fausse fourrure… Cela commençait à l’énerver, mais elle tenait à trouver ce manteau et ne changerait pas d’avis.

L’étape suivante sera d’aller dans les jours et semaines suivantes à la ville voisine pour faire une expédition dans les grandes surfaces et les petites boutiques. Elle commencerait d’ailleurs par le supermarché où elle avait coutume d’aller faire des courses alimentaires.

Le lendemain, tôt le matin elle se dirigea vers le rayon habillement et ses alignements monotones de jupes et pantalons pendouillant sur leurs cintres. Tissus manipulés, déjà froissés, même modèle décliné en multiples couleurs et tailles. Une mode monotone, standardisée pour les grandes masses. Pas le moindre manteau. A grands pas elle acheva ses achats ordinaires, poussant furieusement son caddie vers les paquets de nouilles, les conserves, et le rayon frais.

La fois suivante, elle changea de grande surface avec le même déplorable résultat.

Il lui restait encore à visiter les petites boutiques du centre ville. Elle avait coutume des les éviter, n’aimant pas le regard des vendeuses qui vous toisent pour évaluer votre taille, votre tour de hanche et votre compte en banque. Elles essayent toujours de vous convaincre que cette veste au bleu agressif vous va à ravir. Mais si c’était la seule solution, elle le ferait.

Prenant son courage à deux mains, le week-end suivant elle se lança.

Premier magasin, une vendeuse aimable et étonnée « Non, nous n’avons pas cet article, surtout dans ce coloris, nous sommes désolées, mais si je peux vous aider en vous montrant d’autres articles similaires… »

Le deuxième la mit face à une pimbêche qui la regardait comme si elle était une clocharde égarée à la cour de Versailles.

Dans le troisième, la pot-de-colle typique. A peine entrée qu’elle se précipitait pour aider à trouver ou choisir. N’ayant pas ce qu’elle lui décrivait, elle s’empressa de lui proposer d’essayer une veste, un blouson, puis une jupe, un pull de leur nouvelle collection exclusive de la mode d’hiver…

Et ainsi de suite. Elle toucha le fond face à une vendeuse qui la regarda d’un air pincé «  Nous ne faisons que des articles de qualité, Madâââme, de la haute couture française sur mesure venant de nos ateliers. Vous ne trouverez pas d’articles de prêt-à-porter chinois chez nous. »

Ce soir là, épuisée et en rage, elle s’affala sur son canapé. Les pieds endoloris. Il fallait dresser un nouveau plan de bataille, s’adapter. Il lui restait peu de temps.

Elle avait conservé le souvenir de quelque chose d’intéressant relégué au fond de la première boutique. Elle y retourna quelques jours plus tard.

Elle ressortit de la boutique avec dans son sac une robe de soirée rouge coquelicot en tissus léger, au décolleté profond et aux manches courtes et des gants tout aussi rouges. Elle trouva à la boutique voisine des chaussures tout aussi rouges, mais dut renoncer au chapeau, trop cher.

Une semaine plus tard, début décembre, il faisait une température glaciale avec de la pluie mêlée de neige. Le jour de la Ste Barbe, patronne des artilleurs et des pompiers, elle était là, à la grande fête à la caserne. Dans l’alignement parfait des hommes et des engins, elle grelottait. Fière, au bras de l’adjudant des pompiers, son homme. Elle était vêtue du même rouge, mais bien plus belle que le camion avec sa grande échelle.

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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 07:55
Dans le cadre des fanesdecarottes,

Derrière les fourneaux

 

- Maman, j’ai faim !

- Mais non, c’est juste une impression.

- J’ai vraiment faim, j’te dis !

- Ne recommence pas, tu m’a déjà dit ça des millions de fois !

- Mais c’est parce que j’ai faim !

- Mange ta main, alors.

- J’ai déjà essayé, ça n’a pas de goût, pas de consistance. Et en plus elle a repoussé tout de suite.

- Mange autre chose, alors. Un nuage, par exemple. Il y en a plein ici.

- Grmmmmbl… pas bon les nuages.

- Tu n’as pas assez faim alors, si tu n’es pas prêt à manger quelque chose qui ne te semble pas bon.

- Mais si, M’man, j’ai très faim.

- Mange les nuages alors. Ou si t’as besoin de t’occuper, va tenir compagnie à l’infanticide.

- Oui, M’man…

- Et sois gentil avec lui, tu sais qu’il a eu une fin violente. Souviens toi que tu as eu la chance de partir doucement, durant une famine.

 

Une fois dehors, leur fils interpelle un garçon qui tape du pied dans un nuage arrondi.

- Hé, tu viens jouer avec moi ?

- Je sais pas trop… Faut que je demande à ma mère.

- On va aller voir Kanoa, M’man veut que je lui tienne compagnie parce qu’il a eu une triste fin, blabla… comme si la notre était meilleure.

- Je vais demander.

Il rentre chez lui :

- Maman, est ce que je peux aller m’amuser avec l’Hindou et l’Hawaïen ?

- Si tu me promets de ne pas vouloir les manger, oui.

- Pourquoi je ne pourrais pas les manger ? Ils ont un petit gout épicé, et en plus, ça repousse.

- Mais parce que les gentils garçons cannibales, ça ne mange pas les autres petits garçons.

- De toute façon, Badal est tellement maigre que ça ne vaut même pas la peine de le croquer.

- Comme si ça devait me rassurer… Allez, file, Badal t’attend.

 

 

La femme, se retourne alors vers son époux.

- Tu me passes le sel ?

- Bah, non !

- Tss, tu ne fais pas d’effort.

- Mais tu sais bien que je ne peux pas !

- Tu pourrais aller plus souvent à l’entrainement. Tu finirais bien par y arriver.

- Mais Bibiche, j’ai toujours eu deux mains gauches. J’ai jamais rien su faire de mes dix doigts. A part me blesser. Si j’avais su jardiner, nous aurions eu assez pour survivre…

- Mais tu n’es plus comme avant. En faisant des efforts tu devrais y arriver.

- Ca fait 200 ans que je fais des efforts…

- Tu es désespérant parfois.

- Et moi, je ne comprends pas pourquoi tu t’acharnes à cuisiner.

- Ca m’occupe, tu sais bien. J’ai besoin de me raccrocher à du concret. Et moi, au moins, j’arrive à manipuler des objets !

- Faire battre des casseroles contenant du vide, agiter une salière pleine de vent… Quel intérêt ? A part rappeler à notre fils qu’il a faim.

- Tu manques d’imagination, c’est tout.

- A quoi ça nous sert, maintenant, d’imaginer et faire semblant que nous faisons un bon repas ?

- Ca nous occupe…

 

 

L’époux sort et va chez son voisin. Une fois sur place, après quelques salutations, le silence s’installe, entrecoupé du bruit d’une comtoise qui cogne, avec un son ouateux, comme étouffé.

* tic, toc, tic, toc *

- On pourrait trouver une sujet de conversation, pour une fois.

* tic, toc, tic, toc *

 - Je sais pas. Tu as une idée ?

* tic, toc, tic, toc *

- Non.

* tic, toc, tic, toc *

- Moi non plus.

* tic, toc, tic, toc *

- C’est long l’éternité.

* tic, toc, tic, toc *

- Oui.

* tic, toc, tic, toc *

- Une cigarette ?

* tic, toc, tic, toc *

- Au point où l’on en est, ça ne peut plus nous faire de mal...

 

Une clochette, au tintement mat retentit alors.

* ding, ding, ding*

- Ah, ça doit être pour moi, je vais voir ce que veux Madame.

Il quitte la pièce et l’on entend alors :

- Hector, pourriez-vous m’apporter du thé et des petits gâteaux s’il vous plait, il est 17 heures.

- Oui, Madame.

Il revient.

- Elle réclame encore son thé.

- Elle n’a plus toute sa tête la pauvre.

- Elle l’avait déjà perdu avant. Elle était atteinte d’une maladie qui entrainait une dégénérescence mentale.

- Mais quand comprendra-t-elle qu’elle n’est plus ?

- Le jour où j’aurai le courage de lui avouer que la gazinière du château a explosé alors que je lui préparais son thé.

 

 

Soudain, ils entendent une petite fille affolée s’écrier :

- Hansel ? Hansel ! Tu es toujours là ?

- Ohh ! Gretel, nous avons eu chaud ! Nous voilà enfin sortis du four de cette vieille sorcière.

- Hansel ! En effet, il fait moins chaud, mais il fait bien noir. Où es-tu, je t’entends, mais je n’arrive pas à te toucher.

- Moi non plus. Viens, sortons de là.

Et sous les yeux ébahis de nos deux compères, les voilà qui s’extirpent du four de la gazinière.

- Oh, Hansel, je crois que nous avons un soucis toi et moi…

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 07:24

Le coin de l'invitée :

Le choix des mots

par Shy May Mouty

 

Sniff.

Sale bête, c’est une sale bête. Je voulais pas, moi, être une sale bête comme ça. Une bête avec des centaines de dents pointues. Si, des centaines. Je l’ai vu dans la télé. Même que c’est une bête qui passe ses journées tête en bas, suspendue par des griffes monstrueuses dans des greniers tout noirs, pleins de toiles d’araignée ou dans des grottes peuplées de dragons. Une sale bête qui s’accroche aux cheveux des gens, qui leur suce le sang et les vide complètement. Si, si, c’est vrai. Je l’ai vu dans la télé. Même que les gens deviennent des vampires comme Dracoula ou je sais plus comment. Même que Dragula il dort dans une tombe.

Moi, je veux pas être un vampire.

Booouuuhhhhh….

Ils m’ont mis des grandes ailes moches, raides en espèce de papier avec des baguettes dedans qui tiennent n’importe comment et qui pendouillent sous les bras. Ils m’disent que je dois les lever et les abaisser comme si je volais. Mes bras.

Moi, j’veux pas voler. Nan.

Ils m’ont aussi collé un affreux bonnet bleu avec des grandes oreilles poilues. On voit même plus mes cheveux. Maman elle m’avait fait une belle coiffure avec plein de petites tresses et des perles de toutes les couleurs. J’suis trop moche maintenant. On voit plus mes tresses, ni les perles.

Moi, je voulais être un papillon. Comme Chloé et Faustine ! Elles ont de belles ailes dorées, brillantes et un joli vêtement vert et noir.

Ou un petit lapin alors. Il est joli le costume de lapin de Mathilde. Tout doux, avec le pompon blanc et les grandes oreilles trop mignonnes.

Un champignon, au moins. Tout rigolo avec le chapeau rouge à pois blancs. Ils m’ont dit que j’étais trop grande pour être un champignon. J’veux pas être grande.

Sniff.

Même Léo en écureuil un peu ridicule, il est mieux que moi ! En plus il est content parce qu’il aime bien les noisettes.

Et même Kylian, avec son affreux crapaud, qu’il a même pas le droit de sauter, il raconte qu’il est une grenouille verte, comme dans la chanson.

Et pis, et pis, c’est Mégane qui a les costume de princesse. C’est elle qu’est debout au milieu et en avant. C’est elle qu’a la grande robe de velours rouge brillant avec le grand col en dentelle. C’est pour elle la couronne de diamant sur la tête. Et sous prétexte que c’est le prince, elle donne la main à Hugo. Mon copain, à moi. Il habite dans la maison juste à coté, et on va toujours à l’école ensemble. Même que des fois il porte mon sac. Même qu’il me donne des kindersurprises. Et qu’il est obligé de lui donner la main et de la regarder comme un amoureux, c’est pas juste.

Sniff.

Et tout ça parce que c’est la chouchou de la maîtresse. Elle raconte partout qu’elle a le plus de félicitation. Je l’ai entendu à la cour de récré avec Camille. Elle dit que je suis nulle, que je mets toujours le chantier dans la classe. Que c’est bien fait pour moi d’être une horrible bestiole de chauve souris.

 

« Lisa, pourquoi tu pleures dans ton coin ? Tu vas gâcher ton maquillage. Dépêche toi de t’installer sur la scène à coté de Chloé, et remue bien les ailes pendant la chanson. »

« J’veux pas y aller ! »

« Tous les parents sont là pour la fête de l’école et ils vont tous t’applaudir. »

« J’aime pas les vampires »

« Mais tu n’es pas un vampire, tu es une jolie pipistrelle. Oui, pipistrelle, c’est un nom très mignon. Tu souris ? Allons, vite ! A ta place ! »

Quelle casse pied cette gamine…

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 07:18
Dans le cadre des fanesdecarottes,
Consigne de sécurité


Il y a peu, la personne chargée de la sécurité de l’entreprise où je travaille m’a rappelé que l’un des éléments essentiels pour réduire le risque de chute de plain-pied est la présence d’un bon éclairage. Pour éviter de marcher sur un objet au sol, ou de glisser dans une flaque d’eau, la première parade est de pouvoir les voir.
Je me suis abstenu de tout commentaire. Je crois bien que je l’aurais fait frémir si je lui avais raconté ma tendance à la « pédibulation noctibule ». Il m’est souvent arrivé de me déplacer sans allumer les lumières, ma maison  se transformant alors en un terrain de promenade en aveugle, et parfois en un parcours du combattant semé d’embûches diverses.
Ainsi, enfant, ma chambre étant à l’étage, je quittais parfois mon lit en pleine nuit pour accéder aux toilettes situées au rez-de-chaussée, sans allumer. Mes orteils identifiaient assez vite les chaussons qui tranchaient avec la relative fraîcheur du plancher. Parfois, en été, je ne les portais pas et j’avais alors plaisir à ressentir la texture des sols que je parcourais. Il y avait celle dure et tiède du plancher de ma chambre à coucher, celle cotonneuse et chaude d’un tapis dans lequel s’enfonçaient agréablement les pieds, ou celle d’un carrelage glacial et bossu à cause de ses tomettes inégales, ou encore le revêtement de sol synthétique, froid et légèrement mou sous mon pied.
Suivaient un franchissement de zone, transition entre le plancher et le carrelage, et la traversée du couloir pour accéder, juste en face de la porte, à l’escalier. L’habitude aidant, cette distance menant à la première marche était parcourue intuitivement, et je descendais ensuite en gardant le bois râpeux de la rampe sous ma main gauche.
Une fois parvenu en bas, je parcourais un autre couloir sur toute sa longueur, avec la main droite frôlant le mur. Pas la gauche, car je risquais alors de renverser un pot de fleur. Mes doigts sentaient défiler une porte close, une ouverture sur un couloir, et enfin la porte qui m’intéressait et derrière le siège blanc à lunette. Le chemin de retour se déroulait selon le même principe, jusqu’à retrouver le contact moelleux de mes couvertures.

Mais je n’étais pas à l’abri de certaines surprises. Parfois, je connaissais de grosses frayeurs, en cherchant une dernière marche aux escaliers et en laissant alors ma jambe retomber brutalement au sol. Déséquilibré, j’étais à la limite de partir en arrière, en roulé-boulé, dans les escaliers.

De plus, selon les jours, au même endroit, je pouvais me trouver face au vide, à la tranche du battant d’une porte ou nez à nez avec quelques vêtements suspendus. La rencontre brutale avec un tabouret, trop bas pour que mes mains ne le trouvent, qui n’avait pas été repoussé sous le bureau de ma chambre pouvait également s’avérer fort pénible !

Mais toutes ces peurs et ces bosses n’avaient pas réussi à me faire changer mon mode de déplacement.
Or une nuit, je me sentis piégé dans ce qui me parut une monstrueuse toile d’araignée. Elle m’enserrait, m’étouffait, m’empêchant d’avancer et aussi de reculer. Je me débattis comme un forcené en poussant des hurlements, et plus je bougeais, moins j’avais de marge de manœuvre. Je vivais là l’un des cauchemars qui me visitaient régulièrement dans lequel j’étais attaqué par une araignée géante puis enroulé dans son fil sans pouvoir réagir.

Je suis resté marqué pendant longtemps. J’ai d’abord eu une phobie totale du noir et refusé complètement de quitter mon lit de nuit.

Puis j’ai mis progressivement en place des mesures compensatoires me permettant de me rassurer et de continuer à me lever si besoin en pleine nuit. Mais aujourd’hui encore, ces déplacements restent limités, et se font toujours en allumant. Alors forcément, j’aurais pu parler longuement à notre ingénieur sécurité des risques que présentent les déplacements en pleine nuit sans éclairage. 

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 07:21

Le coin de l'invitée :

Des histoires de famille

par Shi May Mouty

 

- Mamie, tu me racontes une histoire de quand tu étais petite.

- Oui, ma chérie, bien sûr. Tiens, j’avais dix-huit ans, et j’étais allée seule à la ville voisine pour faire des achats. J’avais mis ma belle robe, je m’étais bien coiffée, à la mode : toute frisée. J’étais fière de ma tenue et voilà que, à peine descendue du car, je m’aperçois qu’un de mes bas avait filé. Quelle honte ! Ils filaient facilement les bas à cette époque et avoir des échelles, ça fait négligé.

- Mamie, c’est quoi des échelles ?

- Quand les bas filent, c’est comme s’ils étaient déchiré et ça fait des grandes lignes claires sur ta jambe.

- Pourquoi tu mettais pas des collants, Mamie ?

- Ca n’existait pas, les collants, ma chérie.

- C’était il y a très longtemps, alors !

- Oui, c’est vrai – petit sourire – petit soupir – quand je partais de la maison, je mettais toujours dans mon sac des bas de rechange. Comme ça, si un bas filait, je pouvais le remplacer. Mais vois tu, pour cela, il fallait trouver un endroit tranquille. Je ne voulais pas entrer toute seule dans un café, j’étais bien trop timide. Alors, j’ai décidé d’aller dans les toilettes publiques, les WC de la ruelle au coin de la Grand-Place. Tu sais, là où il y a des escaliers qui montent à la place du théâtre.

- Là, où il y a une fontaine qui déborde, Mamie ?

- Oui, tu te souviens quand je t’y avais emmené un jour de vacances. Autrefois, c’était un endroit puant, mal entretenu par des vieux de l’hospice voisin. On leur donnait une piécette. Oui, oui, je t’assure, il n’y avait pas de dame pipi et ce n’était pas propre et parfumé comme maintenant. Les pépés avaient les clefs, ils géraient les toilettes comme ils voulaient. Mais, ils avaient souvent soif, alors ils fermaient la porte des WC et allaient boire un verre de vin au bistrot à coté. Je le savais si bien, qu’en plus d’être dégoutée par la saleté et l’odeur, j’avais très peur de me faire enfermer. C’était comme une petite voix dans ma tête qui me disait de me méfier. Mais vois-tu, mon bas était filé, et il fallait absolument que je le change. Alors, j’entre dans les WC, et presque aussitôt, j’entends « clic clac », le pépé avait tourné la clé et j’étais prisonnière. Je me mets à crier très fort.

- Qu’est ce que tu cries, Mamie ?

- Ouvrez, ouvrez ! Je cogne à la porte à coups de poings, à coups de pieds.

- Tu l’as cassée ?

- Non, elle était trop solide. J’ai cru que je resterais là toute la journée, et même la nuit peut-être.

- Et après, Mamie ?

- Une dame est passée dans la ruelle, elle m’a entendue, s’est approchée et m’a parlé. Je lui ai explique mon malheur. Alors vite, elle a couru jusqu’au bistrot. Ah, elle connaissait bien les habitudes des petits vieux de l’hospice. Et elle est revenue avec le pépé qui m’a libérée. Il n’était pas content d’avoir été dérangé et il m’a rouspété en disant que c’était de ma faute.

- Il était vilain, le monsieur, hein, Mamie. Tu avais changé de bas ?

- Même pas. J’ai repris le car et suis revenue à la maison ; là ma Maman m’a grondée parce que je n’avais pas fait ses courses.

- Dis Mamie, la petite voix dans ta tête, elle te parlait souvent ?

- Oh, oui. Par exemple, quand j’allais chercher du foin dans le grenier, pour nourrir les lapins, je devais grimper à une vieille échelle. Chaque fois, mais petite voix me faisait penser que j’allais tomber. Et un matin d’hiver, il faisait encore noir, j’ai glissé et je suis tombée.

- Tu as eu mal ?

- Non, je suis tombée sur de la paille, heureusement.

- Maman, n’effraie pas Mathilde avec toutes ces vieilles histoires. Tu vas la rendre craintive. De plus, souviens-toi, en général, tes prémonitions ne se réalisent pas. Quand on partait en vacances, tu accablais Papa de conseils de conduite, tu avais toujours peur que l’on ait un accident. Qu’est ce que tu l’agaçais ! A la plage, tu nous imaginais noyés. Au ski, on se cassait une jambe ! Quand on rentrait en retard, tu paniquais : un malheur était arrivé. Quelqu’un tousse, c’est une bronchite ou pire encore. Un mal de ventre, c’est l’appendicite, la péritonite… Pourtant il ne s’est jamais rien produit de tel. Tu es trop anxieuse, Maman, soit cool !!

- Oui, oui…

- Mais que fait Mathilde ? Maman, où est-elle ? pourvu qu’elle ne soit pas allée avec son frère. Ils sont si jeunes. Il fait toujours le fou avec son vélo. Un accident est si vite arrivé. Qu’est ce qu’il y a, Maman ? Pourquoi souris tu ?

- Rien, ma fille, rien, tout va bien. Mathilde joue sa poupée et Pierre avec sa console.

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